Un texte 'inédit' sur le massacre du 17 octobre 1961 vient d'être publié aux éditions Média Plus. Le 17 octobre des Algériens, des journalistes Marcel et Paulette Péju, devait paraître en été 1962, dans la collection 'Cahiers Libres'. Mais l'imprimeur avait reçu la consigne d'arrêter la commande. Cinquante ans après, l'historien Gilles Manceron préface le livre du couple Péju et ajoute un texte constitué de nouveaux éléments intitulé La Triple occultation d'un massacre. Cette publication de deux cent pages revient sur l'une des dates les plus meurtrières en Europe.
Enrichis par des témoignages recueillis à chaud par le couple, des récits poignants expriment une douleur et une 'hogra' abominable, vécues par les militants pacifiques algériens lors de la répression de la préfecture de police. Dans cet ouvrage divisé en plusieurs chapitres, les Péju ont relevé tous les détails et les circonstances de ce 'génocide'. Tout commence dans la première partie, 'La bataille de Paris', le préfet de police Maurice Papon, soutenu par le gouvernement français (contre le choix du général de Gaulles), crée la 'Force de police auxiliaire'.
Du mois d'août à septembre 1961, dans toute la France, des dizaines d'Algériens se faisaient noyer, pendre et tuer dans les bois. Ces 'meurtres aveugles' sont perpétrés sans relâche à l'encontre de la communauté algérienne dans le but d'atteindre le FLN. Méticuleux dans leur enquête, les journalistes proposent une analyse dans la deuxième partie : 'Le 17 octobre : Pourquoi ' Comment ''. Les Péju remontent à l'origine de ce drame composé de trois éléments : 'Une exigence de riposte venue de la base, une erreur tactique du préfet de police et une décision politique de l'organisation du FLN.' Tout au long de ces meurtres, la Fédération de France du FLN exigeait de ses hommes de rester pacifiques et de ne pas céder à la provocation orchestrée par la police.
D'ailleurs, le choix de la manifestation était dans le but de répondre, notamment 'aux exigences de la base sans présenter les inconvénients politique d'une action armée, exploiter le plan de l'opinion française et manifester contre une mesure raciste du couvre-feu qui rappelait tant l'occupation nazie'. Le troisième chapitre représente l'épisode le plus touchant de ce livre à travers ses témoignages, ses angoisses et la cruauté des répresseurs. 'Ce soir-là'', il est 19h30, la population algérienne sort manifester pour obtenir gain de cause.
Marcel et Paulette Péju narrent cette soirée, précisant les heures, les quartiers, les régions et le nombre de personnes sorties. Ces militants racontent l'enfer vécu ce soir-là. Leurs frères, voisins, pères et amis se sont fait matraquer, fusiller et jeter dans la Seine. Mais ils gardent espoir et clament 'Vive l'Algérie indépendante'.
Quant à la suite de Gilles Manceron, La triple occultation d'un massacre, l'historien met en exergue plusieurs points, comme le gouvernement français divisé face à la perspective de l'indépendance de l'Algérie, le système de répression extrajudiciaire mis en place par Maurice Papon, le peuple algérien est entré en scène.
H M
Le 17 octobre des Algériens de Marcel et Paulette Péju, suivi de La triple occultation d'un massacre de Gilles Manceron, éditions Média Plus, 900 DA.
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Posté Le : 16/05/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Hana Menasria
Source : www.liberte-algerie.com