Algérie

Le 14e acte avec la présence de Tabbou



Le pic de chaleur et le taux d'humidité assez élevé n'ont pas eu raison de la détermination des citoyennes et des citoyens de la basse Kabylie, qui se sont encore une fois mobilisés, bravant la chaleur et le jeûne pour honorer leur rendez-vous hebdomadaire, dans une marche imposante. Pour la 14e fois depuis le début du mouvement national, les Bejaouis ont exigé le «départ du système et de ses symboles», sous le slogan «en jeûne et déterminés, nous rejetons le système et nous exigeons le changement». Les derniers développements qu'a connus la scène politique nationale semblent y être pour beaucoup dans cette remobilisation à laquelle personne ne s'attendait sachant que la deuxième quinzaine du mois sacré affaiblit davantage le jeûneur, préoccupé également par les préparatifs de l'Aïd El Fitr. Qu'à cela ne tienne! Les citoyennes et les citoyens de Béjaïa ont réinvesti en masse, hier, la rue pour une réponse nécessaire et impérative au vice- ministre de la Défense nationale et chef d'état-major et général de corps d'armée Gaïd Salah, objet d'un rejet plus accentué hier, avec l'exigence de son départ lui aussi, au même titre que les trois «B». Avec la même détermination, des femmes et des hommes étaient venus pour dire à tous ceux et à celles qui ont misé sur l'essoufflement du mouvement qu' «on est là et qu'on sera là tant que le système n'est pas parti». Le carré le plus important était celui où se trouvait Karim Tabbou, devenu encore plus admiré depuis qu'il subit les foudres «gratuites» des attaques qui n'ont de valeur que d'illustrer le fait que l'homme gêne, notamment les tenants du pouvoir, pour résumer les appréciations des uns et des autres. L'imposante procession s'est clairement positionnée pour «un Etat civil» et contre «un Etat militaire». A la tenue d'une élection présidentielle, au demeurant fortement rejetée, les marcheurs de Béjaïa ont opposé une nouvelle fois la solution politique, seule issue, à leurs yeux pour sortir d'une crise qui aurait pu commencer à être résorbée, n'étaient-ce certaines manoeuvres qui n'augurent rien de bon. Hier, l'essentiel de la motivation était l'impératif du départ de tout le système et le rejet de l'élection présidentielle. Quant aux nouvelles portant sur des arrestations à Alger, l'on estime que le «pouvoir reste sourd aux revendications du peuple auquel il tourne le dos avant de le réprimer». L'option de résolution de la crise par la voie constitutionnelle est rejetée à Béjaïa, tout comme d'ailleurs ces tentatives désespérées d'instaurer un Etat autre que celui dont rêvent les Algériens. «Ni Etat militaire ni Etat islamique».


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