Algérie

Le 12e congrès de l'UGTA sur fond de contestation


Le 12e congrès de l'UGTA sur fond de contestation
C'est aujourd'hui que s'ouvre à l'hôtel El Aurassi le 12e congrès de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA). Des assises qui s'annoncent d'ores et déjà houleuses, en raison du mouvement de contestation qui secoue, depuis quelques mois, cette organisation. Les syndicalistes frondeurs, regroupés au sein du Comité national de réappropriation et de sauvegarde de l'UGTA (CNRS), menacent de perturber ce congrès, qu'ils qualifient d'«anti-statutaire» et «non réglementaire».Ahmed Badaoui, Ali Lemrabet et d'autres anciens syndicalistes, exclus de l'UGTA, affirment avoir pu obtenir un jugement «en référé», invalidant la tenue du 12e congrès. En effet, une plainte en justice a été déposée mercredi passé par des membres de la commission exécutive de la centrale syndicale pour l'annulation de ce congrès «préfabriqué», car non conforme à la réglementation et aux statuts de la centrale syndicale.C'est du moins ce qui est énoncé dans un communiqué rendu public et signé par le porte-parole du mouvement, Ali Lemrabet. Selon lui, cette décision en référé sera signifiée au secrétaire général de l'UGTA par un huissier de justice au début de cette semaine, c'est-à-dire aujourd'hui, à l'ouverture des travaux du congrès.Cette action de protestation est menée par d'ex-syndicalistes, qui ne sont plus membres de la centrale syndicale, mais qui continuent à s'opposer farouchement à l'actuelle direction. Ce noyau de mécontents cherche depuis près d'une année à invalider le dernier congrès, qu'il considère entaché de plusieurs irrégularités.Ali Lemrabet (membre du bureau politique du FLN), qui était secrétaire national chargé de la Fonction publique et proche de la direction, n'a jamais accepté son éviction de la centrale syndicale lors du dernier congrès de 2008 et devait se satisfaire d'un siège au sein de la Commission exécutive nationale (CEN), la plus haute instance entre deux congrès.M. Lemrabet est redouté par la direction actuelle, car il est considéré comme l'architecte de la contesta en compagnie de Ahmed Badaoui et Guechaoui Saâd. Ils ont multiplié à la veille de la tenue du congrès leur sortie médiatique pour dénoncer les dysfonctionnements, les «abus» et les «dérives» de cette organisation syndicale historique censée représenter tous les travailleurs algériens. La semaine dernière, ils ont tenté d'observer un sit-in dans l'enceinte de l'UGTA, mais ils n'ont pas pu, car ils ont été empêchés d'accéder au siège national à la Maison du peuple.Aujourd'hui, les membres de ce comité veulent redresser l'UGTA, ils considèrent que la centrale a atteint un niveau de régression inégalé et vit ses moments les plus difficiles en raison «des agissements irresponsables et immoraux de la direction et du secrétariat national. Nous ne pouvons fermer les yeux sur ces pratiques et nous n'acceptons plus la marginalisation des véritables syndicalistes», affirme Ali Lemrabet, en dénonçant aussi l'absence d'un règlement intérieur et la gestion du syndicat par la «clique» de Sidi Saïd.Les frondeurs réclament «le retour à la légalité à travers la réhabilitation de la CEN» et rejettent toute la procédure liée à la préparation du congrès. Quelle sera la riposte de Sidi Saïd, qui a déjà reçu le soutien d'une bonne partie des congressistes ' Comment compte-t-il contrer ses adversaires ' Pour l'heure, le patron de la centrale syndicale s'est refusé à tout commentaire.