Algérie

Le 10 mai et les grandes questions nationales



Le 10 mai et les grandes questions nationales
Des questions (se posent à l'Algérie) sur lesquelles une institution aux larges prérogatives ne devra pas rester muette.
La consultation électorale du 10 mai 2012 a débouché sur des résultats jugés crédibles aux yeux de la communauté internationale. Américains et Européens ont salué un scrutin «normal». Le Qatar a mis en exergue des élections «impartiales et transparentes», le chef des observateurs européens a noté des améliorations dans la transparence et Hillary Clinton s'est félicitée du nombre de femmes élues. Au lendemain d'un scrutin attendu et redouté pour des raisons diverses, c'est tout à fait normal que les commentaires provenant de toutes parts foisonnent, surtout quand il s'agit d'un pays du Sud comme l'Algérie qui continue de faire face à quelques problèmes sécuritaires et à l'exacerbation de certaines tensions politiques sous forme d'abcès que les législatives n'ont pas pu crever.
Quelles seront donc les incidences sur le terrain de l'élection de la nouvelle Assemblée populaire nationale' Quel rôle joueront les représentants du peuple dans la lutte antiterroriste' Se contenteront-ils d'observer uniquement cette guerre d'usure imposée par les groupes armés encore en activité en essayant de se convaincre que cette mission est du ressort exclusif des services de sécurité, ou tenteront-ils d'en savoir plus en contribuant à l'extinction d'un feu que certains voudraient attiser'
Dans un contexte où des islamistes qualifiés «poétiquement» de modérés et de pacifistes laissent déjà exploser leur colère en rappelant au pouvoir que le scrutin du 10 mai n'a fait que reporter le «Printemps arabe» en Algérie, la nouvelle mouture parlementaire aurait-elle les capacités nécessaires pour désamorcer une éventuelle «bombe» sociale au cas où tous les ingrédients d'une colère généralisée seraient réunis'
Dans la perspective que la chambre basse du Parlement arrive à contenir l'ensemble des voix discordantes de la société et qu'elle réussisse à s'imposer comme un interlocuteur incontournable aux yeux d'une société traversée par de multiples contradictions, et vis-à-vis d'un système en phase de mutation, il faudrait l'observer aussi par rapport aux grandes questions posées à l'Algérie.
Le problème sahraoui et les ramifications dangereuses qui se sont tissées autour de ce véritable abcès, les réseaux de contrebande activant au Sud, la situation sécuritaire en Kabylie et Al Qaîda soutenue par ses clones en sont parmi les plus importantes. Des questions sur lesquelles une institution aux larges prérogatives ne devra pas rester muette. Tous ces fléaux ont atteint une dimension transnationale qui pourrait ouvrir les portes et écarter les volets devant les pressions et à l'ingérence étrangère. Les nouveaux députés le savent et ils ont bien intérêt à maîtriser leur sujet puisqu'il serait question de souveraineté nationale. La souveraineté émane du peuple qui les a élus.
Un peuple qui a opté en fin de compte pour la stabilité du pays en renouvelant sa confiance au FLN. Ce choix semble en tout cas approuvé par les observateurs internationaux et de nombreux partenaires de l'Algérie dont la France, la Tunisie, la Rasd et les USA. Dans un message, la secrétaire d'Etat américaine souligne vouloir renforcer les relations avec l'Algérie, notamment pour travailler avec le nouveau Parlement. Cela concernera certainement les grandes questions d'intérêt commun relatives à la sécurité, à la lutte antiterroriste, le crime organisé et le développement économique.




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