Algérie

Laurent Fabius en visite en Algérie «Un pays ami, que j'aime»



Laurent Fabius en visite en Algérie                                    «Un pays ami, que j'aime»
Toutes les conditions sont réunies pour «passer à un nouveau stade» dans les relations entre l'Algérie et la France, estime le chef de la diplomatie française. Laurent Fabius affirme que «ce ne sont pas là des mots en l'air» car des volontés existent aussi bien du côté algérien que français. Cette visite du ministre français des AE tend, entre autres, à préparer la visite de François Hollande prévue avant la fin de l'année.
«Le sens de ma visite en Algérie est de donner un nouvel élan au partenariat entre l'Algérie et la France, et toutes les conditions sont réunies pour cela».
C'est ce qu'a affirmé, hier soir, le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, en visite en Algérie. «C'est la première visite que j'effectue dans un pays arabe, un pays ami que j'aime. Elle intervient dans un contexte doublement particulier, car d'une part, l'Algérie fête le cinquantenaire de son indépendance et la France vient d'élire un nouveau président.
A partir de là, et sur la base de l'objectivité, de la proximité et de l'amitié, nous considérons que tout est réuni pour ce nouvel élan qui est nécessaire entre l'Algérie et la France», a déclaré le locataire du Quai d'Orsay lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue algérien, Mourad Medelci. Pour le chef de la diplomatie française, «lancer un nouvel élan, passer à un nouveau stade, partenariat d'exception ne sont pas des mots en l'air». «Ce sont des volontés concrètes qui existent à la fois du côté algérien et du côté français», a-t-il précisé. Revenant sur son entretien avec son homologue algérien, Fabius a indiqué que les conversations «étaient utiles et faciles», tant sur le plan bilatéral que multilatéral, ajoutant : «Nous sommes tombés d'accord sur chacun des sujets que nous avons abordés, notamment sur les archives, l'économie, d'ailleurs certains grands dossiers ont avancé. Sur la question de la circulation des personnes, c'est vrai qu'il y a une certaine amélioration, mais il reste encore quelques problèmes à régler.
D'ailleurs, mon collègue de l'intérieur, Manuel Valls, avait l'intention de se rendre bientôt en Algérie pour faire avancer ces sujets.» Dans le même contexte, le chef de la diplomatie française a indiqué que l'Algérie et la France sont tombées d'accord pour préparer ensemble, pour une périodicité allant de 2012 à 2016, un document «qui résumera les différents éléments de la coopération».
Ce document, a-t-il précisé, doit être prêt avant la fin du mois d'octobre afin que la visite du président Hollande, prévue avant la fin 2012, «puisse se faire sur un travail préalable précis et qui permet d'avancer».
De son côté, le ministre algérien des Affaires étrangères a indiqué que les deux pays ont décidé d'apporter une «contribution plus franche à leurs relations politiques, économiques et de dimension humaine, ainsi qu'à leur coopération militaire et sécuritaire». M. Medelci a, dans ce sens, noté que «des progrès ont été enregistrés» sur chacune de ces questions. Ainsi, concernant les archives, le chef de la diplomatie algérienne a précisé que les deux parties ont convenu de mettre en place un comité conjoint.
Pour ce qui est du plan économique, M. Medelci a indiqué que l'Algérie et la France ont décidé de poursuivre le travail fait ces derniers mois pour aboutir et finaliser un certain nombre d'accords prioritaires, citant le secteur de l'automobile, des médicaments, des matériaux de construction et de la pétrochimie.
Algérie-Maroc : «une relation apaisée»
Interrogé, hier, sur l'état des relations entre l'Algérie et le Maroc, M. Medelci a indiqué que celles-ci «gagnent en densité». «Aujourd'hui, nous pouvons noter que la relation entre l'Algérie et le Maroc est une relation apaisée, qui est en train de se reconstruire, y compris la question des frontières qui n'est plus un sujet tabou», a-t-il dit. Au sujet du Sahara occidental, il a indiqué que cette question demeurait de la responsabilité du secrétaire général des Nations unies, de son envoyé spécial et des membres permanents du Conseil de sécurité, «particulièrement la France».
Démantèlement tarifaire : «Les négociations sont bouclées»
Le chef de la diplomatie algérienne a annoncé, hier, «quasi officiellement» que les négociations sur la question entre l'Algérie et l'UE sur le démantèlement tarifaire «sont bouclées». Ces négociations dont un 8e round s'est tenu en février à Alger sans aboutir à un accord, butent sur le volet industriel. L'Algérie défend une liste de produits industriels, appartenant notamment aux secteurs de la sidérurgie, du textile, de l'électronique et de l'industrie de l'automobile, qu'elle veut protéger.
«La question de la mémoire ne peut être oubliée»
La question de la mémoire «ne peut être oubliée» dans les relations algéro-françaises, selon le ministre des AE. Selon lui, cette question, «est présente, non seulement dans les esprits des responsables, mais aussi dans ceux des citoyens». «Nous voulons aujourd'hui croire qu'un nouvel état d'esprit est en train de se créer qui nous permette de traiter d'une façon plus intelligente cette question de la mémoire», a-t-il ajouté, soulignant que personne ne peut décider de «l'oubli» de cette mémoire.
La libération de trois diplomates confirmée
Trois diplomates algériens parmi les sept enlevés à Gao début avril dernier ont été libérés et sont en Algérie, a annoncé hier soir M. Medelci. Cependant, le chef de la diplomatie algérienne n'a pas donné d'indications concernant les quatre autres diplomates, «pour des raisons liées à leur sécurité». Reuter, se basant apparemment sur de fausses pistes, avait annoncé la libération des quatre diplomates restants la semaine dernière.


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