Algérie

Lauréat du prix Assia-Djebar Mohand Akli Salhi revient avec «Tibratin»



Publié le 04.01.2024 dans le Quotidien l’Expression

Après un premier roman ayant obtenu un immense succès et qui a été couronné par le grand prix du roman Assia-Djebar, l’universitaire Mohand Akli Salhi rebondit avec un second roman qui promet d’être aussi attrayant que le précédent.
Il s’agit de « Tibratin » (Les lettres). Comme dans son premier récit fictif, intitulé « Thitt d yiledh », Mohand Akli Salhi fait preuve d’une imagination abondante et d’un esprit de réflexion très profond.
La trame de « Tibratin » est focalisée autour de trois trajectoires différentes. Le roman de Mohand Akli Salhi, paru aux éditions « Imtidad », aborde la problématique de l’accomplissement de la personne humaine.
Quant à la trame du livre, elle s’enclenche avec l’histoire d’une rencontre, celle d’un ethnologue, un prisonnier et un prêtre par poésie interposée. Chacun est en quête d’assouvissement de sa curiosité.
L’ethnologue occidental cherche à s’expliquer comment des peuples vivent en toute simplicité et dans la sobriété absolue.
Le prêtre cherche une place que personne ne revendique, une place qui lui permet de vivre sa foi sans contrainte et en toute simplicité.
Le prisonnier déporté dans le désert, pour ne pas sombrer dans le désespoir, trouve dans la poésie, entre autres par l’intermédiaire du prêtre, représentation de Charles de Foucauld, la voie pour se protéger.
Quant à la forme du roman de Mohand Akli Salhi, ce dernier, égal à lui-même, a su innover de fort belle manière. En effet, le texte se présente sous forme de 15 lettres précédées d’une introduction.
Les lettres sont rédigées par l’ethnologue sur recommandation du prisonnier à une personne chère à ce dernier. « L’accomplissement de la personne humaine est exemplifié ici par trois trajectoires relatives respectivement à ces trois personnages principaux », nous confie l’auteur. Globalement, ce sont tous ces aspects qui sont développés dans ce roman, écrit bien sûr en langue amazighe.
« Le roman a une orientation qui met le questionnement sur la personne humaine au centre des préoccupations », nous éclaire encore Mohand Akli Salhi dont le talent littéraire vient ainsi s’ajouter à celui de professeur chercheur au département de langue et culture amazighes dont il est l’un des piliers depuis des décennies.
Dans « Tibratin », Mohand Akli Salhi procède à des développements et à des réflexions sur la vue, le silence, la folie et la poésie sont proposés pour parler de la recherche de l’absolu (par le religieux, le sociopolitique et l’individuel).
« En quelque sorte, ce second roman est en écho-continuité avec le premier du point de vue thématique et philosophique », conclut Mohand Akli Salhi qui a soutenu un doctorat de langue et cultures amazighes en 2007.
Il est titulaire d’une habilitation universitaire obtenue en 2011.
Il est enseignant-chercheur au département de langue et culture amazighes de l’université « Mouloud Mammeri » de Tizi Ouzou.
Dans le domaine de la recherche, Salhi a travaillé énormément sur la configuration et le renouvellement littéraires, les formes métriques et la terminologie littéraire en kabyle.
Il est également co-directeur (avec l’écrivain d’expression kabyle Salem Zenia), de la collection «Aru.
Etudes et textes amazighes» chez les Editions l’Odyssée.
Salhi a édité de nombreux livres, en plus de ses deux romans.
On peut citer : « Etudes de littérature kabyle et Poésie traditionnelle féminine de Kabylie, types et textes » aux Editions Enag (Alger) et « Asegzawal amezzyan n tsekla » (Petit dictionnaire de littérature) aux Editions l’Odyssée (Tizi Ouzou).

Aomar MOHELLEBI



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