Algérie

Larbi Ben M’hidi, un symbole national



Larbi Ben M’hidi, un symbole national
Dans sa galerie de portraits dédiés au héros de la révolution, Khalfa Mameri, accorde à Larbi Ben M’hidi une place à la hauteur de son mythe. Larbi Ben M’hidi, un symbole national : c’est le titre du livre paru en 2009, dans une deuxième édition chez Thala édition, que l’auteur, ancien ambassadeur, investi aujourd’hui dans le devoir de mémoire, à travers les grands personnages de la Révolution, consacre à celui qui avait dit un :
“mettez la Révolution dans la rue le peuple la portera”.

Sur 183 pages, l’auteur a tenté de se mettre sur les traces de Larbi Ben Mhidi pour restituer aux jeunes générations surtout, les ressorts de sa légende.

“Offrir déjà ce que nous connaissons et ce que nous avons pu sauver de la vie et de l’œuvre de Larbi Ben M’hidi est une manière, la nôtre, de participer en acte non en vœux au sauvetage de notre histoire et de notre identité nationale”, écrit l’auteur qui avertit en préambule des difficultés à écrire sur la Révolution algérienne.

Pour la méthode, Khalfa Mameri s’appuie sur les témoignages de personnes ayant eu à connaître, côtoyer, partager un bout de chemin avec Ben M’hidi : Abdelkrim Hassani, compagnon de route et beau-frère de Ben M’hidi, Ben Youcef Ben Khedda, président du GPRA, Saâd Dahlab, membre du GPRA et Allal Thaâlbi.


Au kilomètre zéro de ce parcours, la ville de Aïn M’lila où celui qui présidera le congrès de la Soummam est né en 1923, au douar El-Kouakhi dans une famille nourrie aux valeurs de la religion puisque son père Abderrahmane était le gardien et protecteur d’un mausolée dédié à un ancêtre marabout portant le nom de Si Larbi. D’où certainement le prénom du héros. Le facteur religieux du fait de son appartenance à une zaouïa a un effet structurant sur la personne de Ben M’hidi, mais “sans zèle”, précise l’auteur.



En plus de l’apprentissage coranique, il fréquente l’école française en obtenant un certificat d’étude primaire.
Le destin de Larbi Ben M’hidi bascule une première fois à Biskra, où ses parents sont partis s’installer. Dans la capitale des Zibans, il fait son entrée dans cette grande école de nationalisme qu’étaient à l’époque les Scouts musulmans algériens.

L’autre école qui nourrira son patriotisme fut l’équipe de football de Biskra, l’US Biskra, avant de se découvrir une autre vocation, les planches du quatrième art.
Tant d’écoles, qui sont autant de ferments politiques, l’ont conduit naturellement à franchir le pas en adhérant naturellement au PPA, le premier parti à revendiquer l’indépendance de l’Algérie.

Le 9 mai 1945, Ben M’hidi est arrêté à Biskra à la suite des émeutes de Sétif et Kherata. “C’était son premier affrontement direct avec le système colonial”, souligne l’auteur. À partir de cet événement fondateur, le parcours de Larbr Ben M’hidi épousera celui des évolutions du mouvement national, à travers notamment la création de l’OS et son installation à Oran, la fracture du MTLD entre messalistes et centralistes, puis la création du FLN .

À la veille du déclenchement de la révolution Ben M’hidi sera bien sûr au rendez-vous avec l’histoire. Il assiste à la réunion des “six” qui avaient arrêté dans ses grandes lignes le programme de la lutte armée qui trouvera sa quintessence théorique et politique dans la fameuse déclaration du 1er Novembre. Il est à la tête de la wilaya IV, c'est-à-dire l’Oranie qu’il a eu à connaître à travers une autre figure locale du mouvement national, Ramdane Ben Abdelmalek.

Et c’est en tant que tel qu’il participera au Congrès de la Soummam en 1956 qu’il présidera d’ailleurs aux côtés de Abane Ramdane “l’architecte de la Révolution”. Il est membre du CCE, à côté de Abane, Krim, Ben Khedda et Dahlab. Ben M’hidi est l’artisan de la grève des huit jours qui ébranlera le général Massu et ses adjoints. C’est cette grève qui conduira à son arrestation en février 1957.

“On ne connaîtra jamais probablement les conditions exactes de son arrestation mais aussi de l’exécution de Ben M’hidi. Nous ne nous faisons aucune illusion nous Algériens”, regrette l’auteur.

Cependant une photographie immortalisera son arrestation et scellera définitivement son mythe. Une photo où on voit le grand Ben M’hidi, menottes aux poignets, afficher un grand sourire comme un défi à ses adversaires.

“Les circonstances de la mort de Larbi Ben M’hidi sont encore plus opaques et plus mystérieuses que son arrestation”, estime Khalfa Mameri qui conclu à juste titre que “à elles seules, l’arrestation et la mort de Larbi Ben M’hidi constituent un testament politique, où les valeurs de courage, de dignité de grandeur d’âme ont été portées à leur haut niveau”.
Le livre de Khalfa Mameri aurait pu s’arrêter sur cet hommage qui sonne comme un chant à la gloire du martyr.

Mais un criminel de guerre, le général Paul Aussaresse, rattrapé par son passé de tortionnaire et étouffé par une conscience torturée, décide d’aller à confesse pour avouer l’innommable, dans un livre indécent où il reconnaît avoir pendu de ses propres mains son prisonnier.

La monstrueuse confession du général français, si elle donne à Larbi Ben M’hidi, une dimension supérieure d’immortalité, rabaisse dans les abîmes de l’avilissement et du déshonneur le système colonial.


bravo monsieur mameri gloire a nos martyres bonne chance et bonne continuation
gouicem rachid - retraité - constantine, Algérie

06/01/2015 - 234404

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