- J'écris donc, et en français, langue de l'ancien colonisateur, qui est devenue néanmoins et irréversiblement celle de ma pensée, tandis que je continue à aimer, à souffrir, également à prier (quand, parfois, je prie) en arabe, ma langue maternelle. Je crois, en outre, en ma langue de souche, celle de tout le Maghreb, je veux dire la langue berbère, celle d'Antinea, la reine des Touareg (Assia Djebar, Discours cérémonie Prix des Editeurs et Libraires allemands, Prix de la Paix 2000. Citée par www.algériepatriotique, 7 février 2005)- Le pluralisme linguistique n'est pas nécessairement le corollaire d'un pluralisme identitaire ou nationalitaire (Abderrezak Derdouri, «Les malaises de la société algérienne. Crise de langues et crise d'identité». Essai © Casbah Editions, 2003)
- Une langue n'est rien d'autre que l'intégrale des équivoques que son histoire y a laissé persister (Rachid Boudjedra, «Les figuiers de Barbarie». Roman © Editions Barzakh, 2010)
- Les langues sont difficiles à apprendre mais faciles à oublier (Vassilis Alexakis, écrivain grec, in Martin Patrice et Drevet Christophe, «La langue française vue de la Méditerranée. Entretiens avec....» © Editions Média Plus, Constantine, 2011)
- En se fabriquant sa propre langue ou en s'enfermant dans sa langue, on ne va pas très loin (….). Il faut s'accrocher au mouvement général, sinon les tendances au repli peuvent faire reculer dans le temps (Boualem Sansal, in Martin Patrice et Drevet Christophe, «La langue française vue de la Méditerranée. Entretiens avec…» © Editions Média Plus, Constantine, 2011)
- Ce n'est pas la langue qui distingue une littérature d'une autre, mais la manière d'aborder les problèmes humains. Ce qui distingue un écrivain d'un autre écrivain, ce n'est pas la langue qu'il utilise, mais les valeurs dont il est porteur. La littérature obscurantiste qu'elle soit écrite dans la langue du Paradis ou dans la langue du diable est une littérature antihumaine (Abdelhamid Benhadouga, lors d'un hommage rendu à Rachid Mimouni, Paris -Cca, mars 1995. Cité par Djouher Amhis-Ouksel, «Benhadouga, la vérité, le rêve, l'espérance». Essai © Casbah Editions, 2013)
- Ce n'est pas la langue qui distingue une littérature d'une autre, mais ce sont les problèmes humains qu'elles abordent (Marcel Bois, «Forum international L'ivrEscQ, intervention» © L'ivrEscQ, revue, n°34, Alger, juin-juillet 2014)
- Toutes les langues sont bâtardes. Et, les langues les plus fortes sont celles qui forniquent le plus. Celles qui vivent dans la trahison continue. La pureté dans les langues est une illusion. La pureté n'existe que dans les têtes des puristes utopiques (Zaoui Amine, «Chronique» © Liberté, jeudi 6 août 2015)
- En Algérie, on réfléchit et on gouverne en français. Le français est la langue du pouvoir et pour le pouvoir. Langue de la décision ! En Algérie, on prie et on prêche en arabe. L'arabe est la langue de la religion musulmane et du religieux. En Algérie, on milite et on chante en tamazight. Le tamazight est une langue de résistance et de la chanson engagées. Chant juste et de justice (Tessa Ahmed, «L'impossible éradication. L'enseignement du français en Algérie». Essai © Editions Barzakh, Alger 2015)
- Plus qu'un butin de guerre, selon la formule consacrée, la langue française était un instrument de guerre au service des Algériens (Sebaa Rabeh, «L'Algérie et la langue française ou l'altérité en partage». Essai © Editions Frantz Fanon, Tizi Ouzou 2015)
- Tant que la langue arabe restera dans l'idéologie, l'évolution sera lente et infructueuse (Amhis Ouksel Djoher, «Portrait» © El Watan, jeudi 29 octobre 2015)
- Les peuples ne sont dignes des langues dont ils se réclament que s'ils les fructifient et en partagent le fruit récolté avec le reste du monde (Djebbar A, Dourari A, Harbi M, Laredj W, Taleb-Ibrahimi K, Touati H, «Contribution : Sauvons notre école !» © Le Soir d'Algérie, samedi 29 octobre 2016)
- La langue est une fenêtre qui permet à la lumière d'entrer. L'annuler, c'est se trouver face à un mur et se priver d'une vue sur l'extérieur. Chaque langue appartient à toute l'humanité (Rodaan Al Galidi, écrivain néerlandais d'origine irakienne. Entretien © El Watan , arts et lettres, samedi 11 novembre 2017)
- La langue de la gouvernance est le français, celle de la créativité (cinéma, théâtre, chanson...) est la darja et celle de la résistance est le berbère. L'arabe classique est une belle langue, mais elle est prise en otage dans le carcan religieux qui l'empêche d'évoluer. Pour sa promotion, il faut la rendre aux héritiers d'Ibn Rushd, Al Mâari et d'autres auteurs rationnels (Zaoui Amine. Conférence-débat © Club de lecture Ath Waghlis, vendredi 10 novembre 2017)
- Il n'y a pas de «langue propre», mais une langue d'écriture que chaque écrivant doit conquérir, quelle que soit sa situation linguistique initiale (Anne Roche, «Algérie. Textes et regards croisés». Etude © Casbah Editions, Alger 2017)
- La langue n'est pas pour moi un simple outil que je façonne, que je perfectionne, elle est le fantôme qui hante mon histoire et par laquelle il me faut rêver. Je ne porte pas ma langue maternelle, je suis porté par elle. Je porte la langue française et je suis emporté par elle. Telle est l'équation de mon bonheur de métis, au-delà des malheurs de mon histoire et des miens (Benaissa Slimane. Contribution © Le Soir d'Algérie, mardi 20 mars 2018)
- Il ne suffisait pas de posséder la langue pour écrire ; encore fallait-il être «possédé» par la langue (Mustapha Benfodil, «Body writing.Vie et mort de Karim Fatimi, écrivain (1968-2014).Roman © Editions Barzakh , Alger 2018)
- En Algérie, hormis l'arabe, on déteste les langues et on cherche des prétextes pour les exterminer, car chez beaucoup le tamazigh, langue ancestrale de ce pays, n'est pas plus avantagée que le français (…) .Quant à l'idée de remplacer la langue française par la langue anglaise, on ne remplace pas une langue par une autre telle une veste qu'en enlève pour, en un geste, en mettre une autre à la place. La langue se construit et prend racine peu à peu (Razika Adnani, écrivain, philosophe et islamologue. Opinion © L'Expression, 24 juillet 2019)
- Rendons aux jeunes Algériens leurs langues et apprenons-leur celles des autres pour qu'enfin leurs langues se délient et qu'ils puissent, en se libérant, contribuer, avec leur génie propre, à construire leur propre culture et entrer en conversation avec les autres (Khaoula Taleb Ibrahimi, in Abderrezak Dourari et Khaouala Taleb Ibrahimi (direction scientifique), «Multiculturalisme et unité nationale. Des langues et des cultures en Algérie : de l'unité dans la diversité». Essai © Editions «Les Amis de Abdelhamid Benzine», Alger 2020)
- La langue qui ne sert pas à émanciper l'esprit construit des cadavres ambulants (Hedia Bensalhi, «L'agonisant». Roman © Editions Frantz Fanon, Boumerdès, 2020)
- Celui qui utilise une seule langue ne peut prétendre à une ouverture d'esprit. Il cache son infériorité par des slogans et des discours creux. Quand on veut s'ouvrir sur le monde, on apprend le maximum de langues sans préjugés, sans peur de l'autre qui nous ne ressemble pas (Boualem Ramdani, journaliste et écrivain. Entretien © Horizons, jeudi 7 avril 2022)
- Notre jeunesse est appelée également à s'ouvrir positivement aux langues et aux civilisations (Abdelmadjid Tebboune, message Journée du Savoir, 16 avril 2022)
- Entre les langues il ne peut y avoir de «grand remplacement». Si c'est le but recherché par une prétention logocratique inavouée, alors c'est le «grand dépérissement « qui risque d'être au rendez-vous. (Mohamed Abbou, ancien ministre. Opinion © fb, 7 août 2022)
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Posté Le : 20/08/2022
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Belkacem Ahcene Djaballah
Source : www.lequotidien-oran.com