Trois cents soutenances de doctorat et mille six cent autres de magistères ont été réalisées grâce au réseau mixte algéro-français La FEF (Langue française et expressions francophones), dans le cadre d'une coopération bilatérale de formation diplomante pour l'encadrement universitaire algérien en cette langue, a-t-on appris hier, lors de la première journée de la réunion du conseil scientifique de ce réseau. Ouverte pour deux jours au campus de Sidi-Amar relevant de l'université Badji- Mokhtar de Annaba, la réunion de ce réseau mixte est instituée par une convention datant du début de l'année 2012 entre le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et l'ambassade de France à Alger.Elle est le prolongement des activités de l'école doctorale algéro-française de français, créée en 2004 pour combler le manque d'enseignants universitaires de rang magistral dans cette langue. Son objectif au départ était de former un millier d'enseignants universitaires, mais également pour donner la possibilité aux enseignants chercheurs dans le domaine d'intégrer les laboratoires du domaine, aussi bien en France qu'en Algérie, à travers des ateliers pour leur promotion, indique El-Hadj Miliani, enseignant à l'université de Mostaganem et coordinateur national pour la partie algérienne du réseau qui en compte trois pèles.
Hadj Miliani relèvera qu'en 2000, il n'existait qu'une dizaine de professeurs de rang magistral dans la langue de Molière. Aujourd'hui, leur nombre a été multiplié par 10 grâce à cette coopération. Il soulignera la nécessité de mettre le paquet pour la formation des enseignants du français dans les Hauts-Plateaux et dans le sud du pays où il est observé une grande faiblesse dans cette langue.
Responsable du pèle Est du réseau La FEF englobant les universités de Annaba, Constantine, Batna, Sétif, Oum-El-Bouaghi et Biskra, le professeur Cadi Latifa, également directrice du laboratoires de recherches interdisciplinaires de pédagogie et de didactique à l'université Badji-Mokhtar de Annaba, estime que le réseau intervient en particulier pour accompagner les départements de cette langue dans les universités afin d'améliorer la qualité de leur enseignement par une formation de formateurs dans les spécialités de la littérature, des sciences du langage et de la didactique. Concernant la faiblesse de cette langue dans l'éducation, elle dira : «il n' y a qu'à voir l'exemple des étudiants en médecine où la majorité se retrouve démunie en terme d'utilisation de la langue française.»
Dans cet ordre d'idées, d'autres participants à cette réunion relèvent que beaucoup d'étudiants sont reçus à l'université sans pouvoir formuler une phrase correcte en français. Ils soulignent le manque de coordination entre les ministères de l'Education et celui de l'Enseignement supérieur. Citant Kateb Yacine, un participant à la réunion considère que la langue française est un butin de guerre. D'où la nécessité de l'éloigner des luttes idéologiques, soutient-il. Et d'estimer que la réussite de l'école passe par la formation de l'enseignant et la préservation de l'environnement éducatif.
Des recommandations allant dans le sens de la consolidation des acquis et la recherche des moyens de leur amélioration sont attendues à la fin des travaux de la réunion de Annaba à laquelle ont pris part des représentants du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique ainsi que l'attachée culturelle de l'ambassade de France à Alger.
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Posté Le : 03/02/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : A Bouacha
Source : www.lesoirdalgerie.com