L’idée de complémentarité entre langue arabe et langue berbère
évoque-t-elle une coexistence pacifique, ou permet-elle d’imaginer
une véritable solidarité entre les deux langues ? Certes l’histoire est
longue de ce qui est souvent présenté comme une confrontation.
L’évolution récente de la politique linguistique y montre à l’oeuvre
non seulement des intérêts socio-politiques divergents, mais aussi des
mythes et des fantasmes. Fondamentalement bien ciblée sur une
restauration de la langue écrite, cette politique s’est égarée sur un
objectif de monolinguisme étroit excluant le français, mais aussi un
jacobinisme désuet ne reconnaissant pas leur place aux langues
parlées régionales, arabes et berbères1. La reconnaissance récente du
pluralisme, d’une certaine liberté d’expression, la naissance d’un Haut
Commissariat à l’Amazighité2, et, d’une façon plus globale, la relative
autonomisation de la sphère audio-éducative des contraintes
politiques, permettent d’espérer pour les années qui viennent
l’émergence d’une perception plus réaliste et plus hardie de la
question. C’est pour y contribuer que ces réflexions aborderont les
mythes et fantasmes qui s’y apportent, la question de l’oral et de
l’écrit qui les sous-tend, et les aspects linguistiques de cette
complémentarité.
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Posté Le : 17/03/2024
Posté par : einstein
Ecrit par : - Grandguillaume Gilbert
Source : Iles d Imesli Volume 2, Numéro 1, Pages 121-130 2010-12-31