Algérie

Langage diplomatique


Il n'est pas dans les traditions de Bruxelles que le président de la Commission européenne atterrisse dans plusieurs capitales mondiales pour prêcher la bonne parole. Que le Belge Charles Michel se rende à Alger puis à Qatar armé de son bâton de pèlerin pour s'obliger aux bons mots est la confirmation de la gravité d'une situation dans laquelle se débat et continuera de se débattre une région supposée unie. La conjoncture délétère économique, politique et sociale de l'Union européenne a exigé du sous-continent de s'appliquer à un profil bas et de mettre au placard l'agressivité de son vocabulaire pour se décharger des menaces habituelles qu'elle a coutume de lancer. Face à l'Algérie, l'eau est mise dans le vin pour que le breuvage mène à des concessions à l'opposé du torpillage de l'animosité encore fraîche de quelques mois. Par la bouche du président de sa commission, l'UE se dit aujourd'hui prête à renégocier l'accord de partenariat avec Alger.La règle immuable du langage diplomatique est l'obéissance à la mouvance et à la sinuosité du temps. Les pays avancés dans leur ensemble n'ont jamais pensé que les entourloupes du sort pouvaient ensevelir les agrégats doux de leur progrès. Pour le moment, ils sont tenus de surfer sur les énormes impondérables auxquels s'apprêtent à faire face leurs populations.
Il est bien sûr question d'alimentation en gaz et chacun tente de trouver une source de lumière et de chaleur même en foulant en aparté s'il le faut les convenances unitaires tracées.
L'Algérie a un petit trésor entre les mains. Devenue actrice sollicitée dans un tiraillement géostratégique obligé, elle voit la damnation de son pétrole et de son gaz effacée. De fait, la situation désagrégée du monde démontre que la malédiction en elle-même d'un bien ne vaut et ne se justifie que par l'utilisation qu'on en fait.
Les Algériens ne sont pas nés de la dernière pluie. Les leçons enseignées par les traîtrises et les retournements leur ont souvent démontré que les relations internationales ne se basent pas sur les chants et la poésie et encore moins sur les cris d'orfraie.
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