Algérie

Lancement prochain de la cueillette des olives



Dans les oliveraies des localités rurales de Jijel, c'est le branle-bas de combat : des familles entières s'apprêtent à se lancer dans la campagne de cueillette des olives qui s'étalera de l'automne à l'hiver. Chaque année à la même période, les mêmes habitudes sont reproduites, perpétuant une tradition ancestrale héritée de père en fils.Un tour dans les oliveraies permet de prendre le pouls de ces préparatifs qui s'intensifient au fur et à mesure que les graines d'olives arrivent à maturité et prennent de la consistance. "Elles sont encore vertes, on attend encore un peu. Quelques jours et on se lance dans leur cueillette", lance, Rabah, un natif de la localité d'Ouled Salah, à quelques kilomètres à l'est d'El-Milia. Dans cette commune, et à l'instar des autres localités à la même vocation, l'olive est le symbole de la vie. C'est plus qu'une graine à cueillir, c'est une tradition et une culture. Au lancement de la campagne de cueillette, l'ambiance est au rendez-vous dans les oliveraies. "L'olivier est un héritage que personne n'abandonne, même ceux qui sont partis vivre ailleurs reviennent pour les besoins de l'opération", confie encore Rabah. La tradition fait qu'on revient de loin, de la ville, pour revisiter l'olivier hérité de son père.
Mais l'olivier ne fait l'objet d'aucun entretien durant toute l'année, ce qui influe sur son rendement, selon des spécialistes de la Direction des services agricoles. "Il faut le tailler, l'entretenir, l'irriguer", insiste-t-on. Au-delà des nouvelles méthodes qu'on tente d'introduire dans la cueillette des olives, les oliveraies restent abandonnées à longueur de temps et ne sont visitées qu'une fois par an, à l'occasion de cette campagne. Qu'à cela ne tienne, puisque l'essentiel est l'huile d'olive extraite qui représente un aliment de base dans la culture culinaire locale. "Avoir de l'huile d'olive à la maison, et en quantité suffisante, c'est une garantie alimentaire", insiste-t-on dans toutes ces contrées rurales où l'olivier reste un acquis, voire un capital familial.
Des conflits se font souvent jour autour d'un simple olivier à ne pas abandonner ou perdre sous aucun prétexte. Pour certains, c'est l'essentiel de ce qu'ils ont. Il est la principale source de revenus pour d'autres. L'huile d'olive est l'essentiel des produits consommés à El-Milia, Settara, El-Ancer, Taher, Beni Belaïd, et dans l'ensemble de la wilaya de Jijel, dont l'oléiculture représente 47% de la surface agricole totale. C'est ce qui conforte la position qu'occupe cette activité dans les traditions agricoles locales. La femme occupe un rôle prépondérant dans cette activité et c'est autour d'elle que la famille organise la cueillette des olives. Très souvent, et en l'absence de l'époux, du fils ou du frère, c'est elle qui s'occupe des tâches les plus pénibles. "C'est une corvée, il faut le dire.
La cueillette des olives est une activité pénible, le prix de l'olive, quoi qu'on dise sur sa cherté, ne reflète pas les difficultés qui accompagnent sa production", s'accorde-t-on à dire dans ces vastes oliveraies où, souvent, des accidents sont enregistrés. Dans les services des urgences médico-chirurgicales, des médecins sont allés jusqu'à évoquer "le syndrome de l'olivier" et les femmes en sont les principales victimes.

Amor Z.


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