Algérie

Lancement de la deuxième phase



Lancement de la deuxième phase
Le programme de restauration du patrimoine de la Vallée du M'zab, classé patrimoine mondial, est entré dans sa deuxième phase. « Plusieurs opérations de restauration des monuments ont été entamées depuis 1990, à l'occasion du millénaire d'El Atteuf. Une bonne partie du programme arrêté par l'atelier d'étude et de restauration de la Vallée du M'zab a été concrétisée jusqu'à 2012, date de l'entame de la deuxième partie », a expliqué Younès Baba Nadjar, directeur de l'Office de protection de la Vallée du M'zab (OPVM). Cette deuxième partie concerne les monuments n'ayant pas bénéficié d'opération de restauration lors de la première phase ou la maintenance d'un certain nombre de projets. Ainsi, plusieurs ouvrages de la Vallée seront touchés dont les passages couverts, les mausolées, les portes, les pavages des ruelles, les places des marchés, les tours, le système de partage des eaux et la façade urbaine. « La deuxième phase de ce programme est plus importante. Une étude de diagnostic approfondie sur l'histoire de ces monuments et leur état de conservation a été effectuée », a-t-il indiqué. La restauration des monuments est confiée à deux entités au niveau de la wilaya de Ghardaïa à savoir la direction de la Culture, qui assure les études et la concrétisation du programme, et l'OPVM dont le rôle consiste en la protection, la sensibilisation et la promotion du patrimoine local. Cette deuxième phase concerne quelque 20 monuments. « L'étude faite selon les normes en vigueur de maîtrise d'ouvrage et de restauration a été finalisée. Cette opération a nécessité la mobilisation d'un bureau d'architecture qualifié dépêché par le ministère de la Culture », a précisé Baba Nadjar. La restauration des habitations impliquera plusieurs parties dont les services de l'urbanisme de la wilaya et les collectivités locales. « C'est une opération complexe que nous avons entamée parallèlement à la première phase vu que c'est la direction de l'habitat qui chapeaute la procédure en attribuant les autorisations nécessaires », a indiqué le directeur de l'OPVM. « Après avoir effectué une demande de restauration des maisons, nous procédons à l'établissement d'une fiche technique sur l'état de dégradation. Des aides à la restauration seront attribuées en fonction de chaque cas », a-t-il expliqué. A Ghardaïa, 2000 habitations ont été recensées dans ce cadre. Un nombre très élevé. « On ne peut pas prendre en charge toutes ces maisons », a-t-il toutefois signalé. Reste que la réhabilitation de ce patrimoine s'est heurtée à plusieurs contraintes. Il s'agit notamment du problème de la défiguration des ksar et des différentes habitations. A cet effet, des appels ont été lancés par les autorités locales aux populations pour ?uvrer à la sauvegarde des ksar et à éviter d'effectuer des travaux et des extensions verticales avec des matériaux de construction inadaptés susceptibles de détruire le cachet authentique de l'habitation. « Ce sont des actes individuels, certes mais la préservation du patrimoine est le devoir de tous car le patrimoine est un produit rare et non renouvelable », a rappelé Baba Nadjar, affirmant que « cette situation n'est pas encore bien maitrisée et les facteurs ayant mené à cela sont nombreux ». La prolifération des constructions illicites est l'autre contrainte soulevée. « La solution de restauration est envisageable pour ces cas. Nous avons tenté une expérience à Bounoura où nous avons procédé à la restauration de la clôture du ksar pour éviter l'apparition de constructions supplémentaires ». Mais l'option de délocalisation des habitants n'est pas retenue dans le cadre de l'application de ce programme. « Il est important pour nous de garder les espaces vivants et dynamiques. L'activité commerciale est maintenue comme les habitations qui restent toujours occupées. C'est pour cela que nous estimons que l'opération de restauration des façades et des pavages a apporté ses fruits », a noté le DG de l'OPVM. Plusieurs ksar dont Tafilalt, Tinemerine et Tawanza ont été créés pour assurer la continuité du patrimoine locale. « Notre rôle consiste justement à encourager ce genre d'initiatives visant la perpétuation des traditions ancestrale locales », ajoutera-t-il. Pour mieux maîtriser l'opération, l'office a mis en place un système d'information géographique destiné à la gestion des sites et monuments historiques de la Vallée. « C'est une base de données numérique qui concerne tout le patrimoine de la Vallée », a-t-il indiqué.




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