Lancement de la centrale de Bouchehr : Téhéran affirme son ambition nucléaire

La victoire iranienne consolide le choix de la résistance etl e refus du diktat. Le premier réacteur iranien a finalement vu le jour. Par delà l'opposition occidentale et l'arme de la coercition brandie pour mettre fin au programme nucléaire iranien, l'avènement de Bouchehr concrétise un vieux projet, entamé il y a 36 ans avec l'Allemagne et exécuté avec Moscou. Faut-il y avoir peur ' Toute la question est là. Si, elle suscite les pires appréhensions des puissances occidentales, hantées par la perte de l'équilibre régionale, l'affirmation de l'ambition nucléaire de l'Iran est présentée en menace tangible par l'Etat hébreu au-dessus de la loi, disposant de 200 ogives nucléaires et cultivant ouvertement la stratégie de l'ambivalence pour échapper à  tout contrôle international conformément aux dispositions du traité de non-prolifération dont il est l'un des rares pays à  ne pas àªtre signataire. Une ambition, défendue légitimement bec et ongles par Téhéran résolue de défendre son droit inaliénable à  un usage civil de l'énergie nucléaire qui lui permet de développer la production électrique, de réduire la dépendance aux hydrocarbures et d'accroître ses exportations. La victoire iranienne consolide le choix de la résistance et le refus du diktat qui, comme le montre l'initiative irano-turco-brésilienne reprenant  les propositions occidentales d'enrichissement à  l'étranger, vise tout simplement à  mettre sous pressions un pays appelé à  plier aux exigences de Washington. Pourtant, le désaveu russe, acquis à  l'embargo onusien, est un coup sévère porté confirme la légitimité de la revendication iranienne, s'agissant essentiellement de son « droit à  l'énergie nucléaire pacifique ». Plus est, placé sous le contrôle international de l'AIEA, Bouchehr balaye le risque de prolifération et participe à  l'approfondissement du programme nucléaire riche des 10 centrales inscrites. La coopération irano-russe qui se propose d'assurer, pendant 10 ans, du combustible nécessaire pour le fonctionnement de la centrale et récupéré à  son usage a donné le coup d'envoi aux premiers chargements qui seront livrés, sur une période de deux mois, pour garantir le raccordement de la centrale de 10.000 mégawatts au réseau électrique. Le premier pas de l'Iran nucléaire est réussi. Il est jugé « prématuré » par Washington et vécu en catastrophe par Tel Aviv et certains de ses lobbies qui, à  l'image de l'ancien ambassadeur des Etats-Unis à  l'ONU, John Bolton, a regretté qu'Israël n'ait pas frappé avant le lancement du site. Trop tard pour une autre aventure apocalyptique dans la région '