LANCEMENT DE LA 3G Djezzy pourrait ne pas y participer

La situation de l'opérateur de téléphonie mobile OTA retarde le lancement de la téléphonie mobile de troisième génération. Voire, Djezzy pourrait ne pas participer au processus, a laissé entendre Moussa Benhamadi.
Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir) - Le dossier relatif à la cession de Djezzy à l'Etat constitue un facteur de blocage au lancement de la 3G, selon le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication. Hier, Moussa Benhamadi, qui a reçu le ministre espagnol de l'Industrie, de l'Energie et du Tourisme, José Manuel Soria Lopez, a indiqué, à l'issue de l'audience, que le dossier de la 3G est «prêt» mais ne peut être lancé tant que les trois opérateurs du mobile ne sont pas tous «prêts». Or, il s'agit justement, précise le ministre des TIC, soucieux de garantir «l'équité», de ne pas «pénaliser», «handicaper » les 16 millions d'abonnés de Djezzy, utilisateurs potentiels de la 3G, et de permettre à tous les opérateurs de «partir sur un même pied d'égalité» et, de facto, favoriser la concurrence. Ainsi, dès le règlement de ce dossier, les appels d'offres et autres procédures liées au processus de la 3G pourront être lancés, relève Moussa Benhamadi. Et d'autant que si la situation fiscale d'OTA ait été assainie, celle liée au commerce extérieur notamment reste encore à régler. En d'autres termes, le département de Moussa Benhamadi est encore disposé à «attendre» que l'opérateur téléphonique Djezzy soit «à jour» et assume ses engagements vis-à-vis notamment de la Banque d'Algérie. Néanmoins, et dans la mesure où l'attente ne peut durer, le département des PTIC sera «contraint» de lancer le processus, en faisant participer uniquement les deux autres opérateurs téléphoniques, Mobilis et Wataniya Telecom Algérie (WTANedjma). Ainsi, Djezzy risquer de ne pas participer à cette opération, en dépit de son leadership du marché. D'autre part, Moussa Benhamadi confirme l'option de la téléphonie mobile de quatrième génération, pour laquelle l'offre de services internationale notamment celle espagnole est évoquée mais qui reste également suspendue au lancement effectif de la 3G. Par ailleurs, Moussa Benhamadi s'en est tenu à une certaine réserve concernant la récente décision de l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT). La veille, le conseil de l'ARPT avait décidé l'arrêt immédiat de la réception de dépêches par Chronopost International Algérie, suite à des irrégularités dans l'activité de transport du courrier postal. Selon le ministre de la Poste, l'ARPT est «souveraine» dans ses décisions relatives au contrôle, sans que l'administration ministérielle, certes représentée en son sein, puisse cependant interférer. «Une autorité de régulation, comme partout dans le monde, peut prendre des décisions pour geler ou retirer une licence à un opérateur, soit pour la Poste ou dans le domaine des télécommunications », affirme M. Benhamadi.