Algérie

Lancement de l'opération recensement économique : «Disposer de banques de données fiables», selon les experts



Lancement de l'opération recensement économique : «Disposer de banques de données fiables», selon les experts
M. Kheloufi. Le lancement, hier, du premier recensement économique en Algérie est une initiative qui va donner certainement plus de crédit à nos statistiques et mieux cerner les potentialités réelles du pays. Economistes et chefs d'entreprise ne divergent pas sur la question, tant l'utilité d'un système d'information économique fiable n'est plus à  démontrer.Nous en avons discuté avec quelques-uns. Pour le représentant des PME du secteur du bâtiment, des travaux publics et de l'hydraulique, là où l'on accuse le plus de carences dans l'information, le recensement  économique est «Â un outil non négligeable » dans la traque de l'informel, reconnaît M. Kheloufi, chef d'entreprise et responsable de l'Association générale des entrepreneurs en bâtiment. On compte aujourd'hui 50% d'entreprises informelles. Le recensement permet de «Â les intégrer dans le potentiel national » et de «Â les faire bénéficier en retour d'une mise à  niveau », dira encore M. Kheloufi. A une question sur la crainte de ces mêmes entreprises quant à  une «Â inquisition fiscale », de la part des services fiscaux, ce qui les dissuaderait de s'impliquer dans l'opération, le patron de l'AGEA réplique que la solution à  cet éternel conflit avec le fisc « nous l'avons toujours défendue » par une idée simple, à  savoir la «Â levée de la pression fiscale et parafiscale qui s'exerce sur ces PME ».Pour ce qui est des organisations patronales, les bienfaits d'une telle opération sont évidents. La Confédération nationale du patronat algérien (CNPA) qui se dit «Â partie prenante » dans cette opération a déjà engagé depuis trois mois «Â une sensibilisation de ses adhérents » par le biais d'une «Â campagne d'explication directe, des notes ou des réunions du bureau national », nous M. Naït Abdelaziz, son président. Les données qui seront recueillies seront utiles aussi bien au gouvernement qu'aux entreprises elles-mêmes », dit-il.Pour la CNPA, lorsqu'on parle des 600.000 PME dans le pays, on est obligé de confirmer ce nombre et dans ce cas dire qu'on a «Â enregistré de grands pas », ce qui n'est pas concevable sans de vrais chiffres. Pour cette organisation patronale, les entreprises questionnées n'ont rien à  craindre car «Â les informations sont confidentielles », de plus un chapitre traite de «Â leurs difficultés, leurs doléances par rapport à  l'environnement bancaire…» Pour les universitaires, ce sont les mêmes réponses. L'initiative de lancement de ce recensement économique va permettre à  l'administration de disposer de «Â banques de données fiables ». Pour le Dr Mebtoul, le système d'information qui doit àªtre «Â la photocopie du système économique et social » permet d'éviter «Â des erreurs de politique économique », car les informations erronées ne donnent pas «Â une vision cohérente » de cette même situation. L'Algérie avait connu, par le passé, des expériences en la matière notamment au niveau du Secrétariat d'Etat à  la Planification mais aujourd'hui, c'est plus difficile lorsqu'on est « dans  une économie ouverte », explique M. Mebtoul. Ce dernier ajoute que lors des années 83-84, il y a eu «Â un effritement du système national d'information mis en place » et les entreprises économiques ont connu par là même « une très grande désorganisation », déplore-t-il.Selon lui, on devrait aujourd'hui veiller, pour plus d'efficacité, à  une «Â uniformisation de l'échantillonnage » dans tous les départements ministériels et faire «Â  converger vers un seul centre (le Secrétariat actuel à  la Prospective), toutes les données y afférentes », conclut-il Le premier recensement économique  mobilise  quelque 6.000 agents encadrés par l'Office national des statistiques (ONS). Il est établi sur la base de trois questionnaires : deux destinés aux opérateurs économiques, le 3e aux établissements administratifs.


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