Algérie

Lancement à Paris de la «Fondation pour le monde méditerranéen» L'économie prime sur la politique



« L'Union méditerranéenne trouve sa meilleure expression, et quels que soient les problèmes, et nous en rencontrerons d'autres, à partir de projets en commun d'une rive à l'autre de la Méditerranée », a déclaré le ministre français des Affaires étrangères en présentant la « Fondation pour le monde méditerranéen » lancée hier au Quai d'Orsay, l'issue d'une rencontre qui a réuni des chefs d'entreprise français et de pays de la rive sud de la Méditerranée, dont le groupe algérien Fruital. Décidément, 2007 est bien finie pour être l'année de la Méditerranée. Après le projet de l'Union méditerranéenne, cher au président français Nicolas Sarkozy et qui n'a pas fait encore consensus autour de lui, voilà une nouvelle institution lancée à l'initiative de la France, « mais portée par tous les pays de la Méditerranée », selon Jean-Louis Guigou, directeur de l'Institut de prospective économique du monde méditerranéen (IPEMED). Cet institut a été présenté comme « l'association de préfiguration » de la fondation qui agira « dans le domaine économique conçu au sens large du terme », entendre « croissance économique soutenable, développement social et mobilité des personnes, transition énergétique et protection de l'environnement ». Des domaines sur lesquels a insisté M. Kouchner qui a plaidé pour des projets susceptibles d'« impliquer des populations » de la région. C'est autour de ces projets que la fondation fera non seulement oeuvre originale mais compréhensible, oeuvre comprise par tous », a-t-il dit pour mieux défendre l'initiative qui prépare, visiblement, le terrain au projet de l'Union méditerranéenne que la France espère lancer lors d'une conférence prévue au cours de la première quinzaine de juin prochain, probablement, à Marseille. Priorité donc à l'économie sur la politique même si cette importance, affichée avec autant d'insistance, « n'exclut pas de travailler dans le domaine politique », selon l'expression du chef de la Diplomatie française. La fondation, qui serait « paritaire entre le Nord et le Sud, tant pour la conception que pour le financement et la mise en oeuvre des projets », serait, aux yeux de ses initiateurs, le meilleur outil par lequel « les entreprises définiront et mettront en oeuvre leurs projets de développement à même de traduire cette priorité accordée au volet économique pour la région ». La fondation aura deux composantes : la « Maison du monde méditerranéen », structure permanente située à Paris et regroupant « experts et élites économiques » des deux rives de la Méditerranée et les « Entretiens du monde méditerranéen ». Ces derniers sont présentés comme « un sommet rassemblant les décideurs politiques et les chefs d'entreprise du Nord et du Sud du bassin méditerranéen. Ce sommet, qui « se tiendra chaque année alternativement au Sud et au Nord pour lancer les principaux projets, aura lieu en Espagne en avril 2008, en partenariat avec l'IEMed de Barcelone ». La présentation de la fondation, lors d'un point de presse, a fait suite à une rencontre tenue le jour même au siège du ministère français des Affaires étrangères et qui a regroupé des chefs d'entreprise français et de pays du sud de la Méditerranée en présence, entre autres, du Conseiller spécial du président Sarkozy, Henri Guaino, et de l'ambassadeur chargé du projet de l'Union de la Méditerranée, Alain Roy. Un tel intérêt pourrait s'expliquer par le fait que le projet de l'UM ne fait pas encore l'unanimité, et la meilleure façon pour le faire admettre serait le domaine économique. Il aurait, peut-être, plus de chance de masquer les sujets qui fâchent, d'ordre politique.


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