Algérie

Lancemement de la campagne des vendanges



Lancemement de la campagne des vendanges
A moins d'une dizaine de jours du début de la campagne des vendanges dans la wilaya d'Aïn Témouchent, un silence radio est enregistré à travers la région.Contrairement à la tradition, aucune préparation spécifique n'a été observée. Les viticulteurs sont très inquiets du sort de leur production de raisin de cuve. Selon un cadre au niveau de la Chambre d'agriculture de la wilaya d'Aïn Témouchent, «jusqu'à présent, les pouvoirs publics concernés ne se sont pas réunis avec les viticulteurs pour la préparation psychologique des viticulteurs qui s'attendaient à cet évènement économique et social, la sensibilisation de l'ensemble des hommes de la profession et des partenaires notamment les transformateurs principal acteur dans l'opération de la campagne. C'est l'inquiétude qui hante.» Les viticulteurs se demandaient sur le sort de leur raisin, car aucun transformateur n'a fait part de son intention d'acheter toute la production. Quel en sera le prix de vente de ce raisin de cuve ' Tous ces viticulteurs ont les yeux braqués sur le traditionnel et colossal transformateur, en l'occurrence l'Office national de commercialisation des vins (ONCV) qui, apparemment, rencontre énormément de difficultés pour écouler sa marchandise à cause de la concurrence rude qu'il affronte à l'étranger. Ainsi l'ONCV est timide et n'a pas encore osé assurer ses clients. Au sujet de la précédente campagne2014/15, son prix était de 4.000 DA le quintal. Les techniciens en viticulture ont pronostiqué une baisse de la production de l'ordre de 50% comparativement à l'exercice précédent. Ils l'ont justifiée par la faible pluviosité enregistrée, d'où effet de sécheresse durant la période propice de développement de la vigne et le vent chaud siroco qui a causé des dommages importants aux cépages et la cherté des produits phytosanitaires et les engrais qui ont contraint ces professionnels au forfait pour manque de moyens financiers. Cette situation de stand by a découragé les exploitants agricoles qui ont entamé l'arrachage massif des cépages pour des raisons économiques et idéologiques. Sa superficie a vertigineusement régressé de 62 000 ha à 37 000 hectares et a été reconvertie en culture céréalière, carottes, légumes secs et les cucurbitacées. Et pourtant, l'Etat algérien a injecté des budgets importants pour la replantation de la vigne en son plan national de développement agricole spécial pour la wilaya d'Aïn Témouchent. Autrefois, la production de raisin à l'échelle de la wilaya représentait 25% de la production nationale. Déjà, les viticulteurs se plaignent du manque de main- d'?uvre et le coût de revient du travail de la vigne durant toute l'année pleine de risques d'origine naturelle sachant qu'un hectare revient à 60 000 DA. Ce problème ne se pose pas pour le raisin de table qui est planté sur une superficie très réduite de 4.000 ha. Son reste un peu cher et satisfaisant pour les professionnels de cette filière. De leur côté, les économistes ont toujours défendu la thèse d'accompagner la viticulture par une industrie agroalimentaire allant de paire avec la production agricole locale telles les unités de fabrication de jus, de raisin sec, alcools. En conséquence, elle booste la création d'emplois et de richesse. Et si la campagne vendange m'était contée. Les Témouchentois se rappelaient avec regret la période allant de l'indépendance jusqu'au début des années 80, lorsque la vendange était un grand évènement économique, social et culturel. La campagne durait plus de 3 mois et absorbait le chômage en le tendant vers zéro. Les ouvriers affluaient de toutes les régions du pays y compris du royaume marocain. Même les collégiens et les moins de 18 ans travaillaient pour se faire payer leurs affaires scolaires. Autrement dit, une dynamique économique commerciale et agricole s'observait à travers les vingt-huit communes témouchentoises. Et à l'issue de cette campagne, les familles célébraient leurs mariages, organisaient des waâdas populaires. A vrai dire, c'est une liesse populaire. Et la préparation commence très tôt avec les viticulteurs qui affutent leurs armes, ils nettoient les caves de transformation, entretiennent leurs tracteurs et remorques et recrutent les ouvriers occasionnels pour les cépages et les caves.


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