Algérie

Lancée par la CNMA : Une micro assurance pour la population rurale



La Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA) a lancé, hier à  Alger, un projet de micro assurance au profit de la population rurale qui représente plus de 40% de la population algérienne et dont les activités coûtent 60 milliards de dinars chaque année à  l'Etat. «Par ce projet, la CNMA répond à  l'appel pressent de la tutelle qui est en quête d'un système d'assurance adapté à  l'environnement rural. D'autant plus que nous avons, d'ici 2014, 12000 projets agricoles dans le milieu rural à  assurer», assure Sid Ahmed Ferroukhi, Secrétaire général au ministère de l'Agriculture et du Développement rural, lors d'un atelier consacré à  ce projet, organisé à  l'initiative de la CNMA.Le projet en question, explique Chérif Benhabiles, directeur technique des assurances à  la CNMA, est un mécanisme de protection des personnes à  faibles revenus. «Il faut savoir à  ce propos que 90% de la population rurale n'est pas assurée. La micro assurance sera mise en place pour protéger cette population des catastrophes naturelles et, surtout,  des calamités agricoles. Sauf la santé car la réglementation ne nous le permet pas de le faire, pour le moment. Parmi les objectifs également de ce projet : réduire la pauvreté et l'incertitude et atténuer l'instabilité des revenus. La micro assurance sera, par ailleurs, un filet de sécurité contre les risques d'indigence», indique-t-il. En échange de cette assurance, précise-t-il, les assurés verseront des primes modiques. «Les primes seront fixées dans un contexte social et dans un environnement de solidarité. Pour cela, nous comptons développer, dans le milieu rural, les systèmes tarifaires collectifs de cotisation, tels la «Taoussa», souligne-t-il. Il s'agira aussi, confie-t-il, d'inculquer à  cette population le réflexe de l'assurance et par la même occasion, lui apprendre à  gérer les risques. «Pour cela, nous sommes en pleine campagne de sensibilisation pour attirer la population rurale vers nous. Au lieu que les personnes rurales viennent vers nous, c'est nous qui allons vers elles», dit-il en faisant savoir que ce projet sera concrètement lancé à  la fin du troisième trimestre de cette année. Au fait, reprend-t-il, les prix des produits d'assurance étant chers et étant donné que l'assurance agricole n'est pas subventionnée par l'Etat, nous avons réfléchi à  une adaptation des services d'assurances au profit des personnes qui ne bénéficient pas de services d'une assurance classique. Car les besoins dans les petites zones sont très différents de ceux de la ville, que ce soit en matière de crédit ou en matière d'assurance», estime-t-il. Dans le même contexte, le directeur adjoint de Salama Assurance Algérie, M. Hadji, propose un «prolongement naturel» du projet micro assurance, à  savoir Takaful. «Ce modèle d'assurance, un alternatif aux assurances conventionnelles, conviendrait parfaitement à  la population rurale qui rejette l'assurance classique pour des raisons religieuses. Car le Takaful est basé sur la Charia'a islamique», explique-t-il. Ce modèle, ajoute-t-il, se construit sur la transparence et sur la participation des bénéfices. L'assuré au Takaful sait où va son argent et les primes qu'il verse ne vont pas dans les poches de l'assureur, sauf s'il y a remboursement d'assurance, souligne-t-il. «En effet, si l'assureur ne rencontre aucun incident, il perçoit un retour de son argent», conclut-il.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)