Algérie

Laminée par une guerre larvée



Laminée par une guerre larvée
La Compagnie nationale libyenne de pétrole (CNOC) annonçait, il y a quelques mois, qu'elle s'apprêtait à exporter sa première cargaison de brut (un million de barils par jour) depuis le port d'Al-Hariga, dans l'est du pays, après plus de huit mois de blocage. Les marchés pétroliers avaient positivement réagi à cette annonce de reprise des exportations libyennes. Mais l'euphorie n'a été que de courte durée, la grosse machine pétrolière libyenne étant complètement grippée par une guerre fratricide. Et l'économie libyenne s'en trouve affectée.Le pétrole libyen, djihadistes et autorités de Tripoli se le disputent, aujourd'hui, alors que le pays a besoin de paix, de stabilité et de fonds, pour remettre sa plateforme industrielle en marche.Les nouveaux maîtres de Tripoli ne pouvaient pas forcer le trait sur une paix, fût-elle fugace, difficile à instaurer. Pourtant, les Libyens croyaient à une Libye libérée de Kadhafi et de ses inféodés. Ils déchantent, aujourd'hui, dans un pays à genoux. Il n'y a plus d'argent dans les caisses.Au lendemain de la chute du colonel Mouammar Kadhafi, le nouveau pouvoir en place voulait faire en sorte que l'industrie pétrolière reprenne, c'était une priorité absolue. De même, il souhaitait récupérer l'argent volé des Libyens, volatilisé dans des réseaux mafieux, ramifié dans le monde. Ainsi, le pays avait commencé à restaurer des sites pétroliers endommagés par les troubles en Libye et dont certains avaient été remis en exploitation.Le pays allait retrouver son niveau de production d'avant-guerre, avant la fin 2013, mais il n'en est rien. Le pétrole libyen représente, par exemple, 15% de la consommation de la France et moins de 10% de celle de l'Union européenne.L'Etat libyen, membre de l'Opep, avait de l'influence sur l'échiquier pétrolier. Pour autant, la mise à l'arrêt des exportations pétrolières libyennes n'aura pas perturbé les marchés. À l'évidence, l'Arabie saoudite est toujours là. Et elle pouvait rouvrir davantage les vannes pour suppléer au pétrole libyen. L'argent du pétrole, les Libyens n'en ont pas vu la couleur, ces trois dernières années.Dans le temps, le guide libyen déchu leur en distribuait, pour les asservir. Mais le gros du colosse, il le plaçait dans des firmes internationales rentables, dans des fonds souverains... Les capitaux libyens sont partout. Le colonel Kadhafi avait tissé une ramification financière et en avait fait un instrument d'influence politique et diplomatique.Il se servait de deux institutions de taille, que sont la Banque centrale libyenne, qui gérait 120 milliards de réserves de changes, et la Libyan Investment Authority (LIA), fonds souverain créé en 2006 et alimenté par les recettes pétrolières, avec des actifs estimés entre 50 et 70 milliards de dollars. Tout cet argent, il est difficile aujourd'hui de le récupérer, parce que les relais de l'époque de Kadhafi ne se montrent pas coopératifs.NomAdresse email




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