Algérie

Lamiae Benmakhlouf : «L'engouement est tel que le Technopark de Casablanca sera dupliqué à Rabat»



Lancé il y a une décennie, le Technopark de Casablanca compte 170 entreprises hébergées et 1.400 emplois. Erigé pour jouer le rôle de « point focal » pour les TIC, cette infrastructure enregistre une trentaine de nouvelles entreprises par an. Des entreprises établies, des PME et parfois des filiales de grands groupes.

Des startups aussi dont l'activité apporte une valeur ajoutée aux activités des TIC du pays. Lamiae Benmakhlouf, DGA de la MITC S.A, « Moroccan Information Technopark Company », la société qui gère ce cluster d'entreprises des TIC, nous fait visiter les lieux.

En dix ans d'existence, le Technopark de Casablanca compte 170 entreprises et 1400 employés. Le résultat correspond-il aux objectifs assignés à son lancement ? La cadence vous semble-t-elle raisonnable ?

Fruit d'un partenariat public et privé, le Technopark de Casablanca a été officiellement ouvert en octobre 2001, avec pour vocation d'accueillir des entreprises technologiques et innovantes, et de les accompagner tout au long de leur cycle de développement. Dix ans après, le bilan est largement positif. Le site est aujourd'hui un point focal pour les Technologies de l'information au Maroc, avec plus de 550 entreprises accompagnées et quelques milliers d'emplois directs et indirects créés.

Depuis 2007, le Technopark affiche un taux d'occupation de 100% et accueille trente nouvelles entreprises par an. Il représente la plus grande concentration d'entreprises technologiques au Maroc, avec 170 entreprises hébergées, 1.500 salariés dont la tranche d'âge moyenne est de 30 ans, et un chiffre d'affaires cumulé de 700 millions de dirhams.

Parmi les entreprises installées, combien sont-elles une création totalement marocaine ?

La grande majorité des entreprises sont une création totalement marocaine. Les entreprises filiales de groupes internationaux représentent une minorité. Le nombre d'investissements maghrébins n'est pas significatif. Parmi les dirigeants des entreprises installées au Technopark, 12% sont des femmes.

Quelle est la part des entreprises engagées dans l'offshoring ?

La majorité de nos entreprises opèrent sur le marché local. Le Technopark héberge très peu de sociétés d'offshoring, et les centres d'appels ne sont pas éligibles pour y être installés. Nos conditions d'accès sont clairement définies, communiquées et expliquées aux entrepreneurs. Par conséquent, le taux de rejet est très faible (en 2011, 6 dossiers ont été rejetés contre 40 acceptés). Le rejet des demandes se fait essentiellement pour des raisons de non conformité de l'activité aux critères du Technopark.

Quels sont justement ces critères d'admission au Technopark que vous évoquez ?

Toute entreprise ou association de droit marocain opérant dans les NTIC ou Green Tech peut être hébergée au Technopark. Aussi, sont éligibles les entreprises ou associations pouvant offrir des services à forte valeur ajoutée à la communauté du Technopark. Nous offrons une série de services avec 3 niveaux de prix selon le statut de l'entreprise. Les startups bénéficient d'un prix 50 dhs/m² si l'entreprise/l'association opère dans les TIC ou Green Tech et a moins de 2 ans d'existence au moment du dépôt de sa demande. Pour les PME dans les TIC qui ont plus de 2 ans d'existence, évoluant dans le « green tech » (développement durable, énergies renouvelables), le prix au m² est de 90 dhs. Quant aux grandes entreprises dans les TIC ou les PME générales qui n'opèrent ni dans les TIC, ni dans les green tech, mais qui offrent un service à valeur ajoutée à la communauté du Technopark, le prix est de 120 dhs/m².

Existe-t-il d'autres avantages offerts par le Technopark ?

Le Technopark offre à ses entreprises des espaces bureaux aménagés avec une panoplie de services à des tarifs très avantageux. Parmi ces services, il y a la boucle télécoms, le Networking en partenariat avec l'Association des sociétés du Technopark (ASTEC), la communication interne et externe (Newsletter & Réseaux sociaux), l'aide à l'accès au financement (Fonds d'amorçage…), l'aide à l'export, mais également le lobbying auprès des grands donneurs d'ordre publics et privés.

Quel est le montant global des investissements ? Et quelle est la part des actionnaires fondateurs (Etat, Attijariwafa Bank, Caisse de dépôt et de gestion et BMCE Bank) ?

Le Technopark est géré par une société de droit privé MITC S.A «Moroccan Information Technopark Company» dotée d'un capital de 46 millions de dirhams. L'actionnariat est composé comme suit : l'Etat marocain (35 %), Attijariwafa Bank (17,7 %), la Banque centrale populaire (BCP) et la Caisse de dépôt et de gestion (CDG) avec 17,5 % chacune, et la BMCE Bank 12,3 %.

Quels sont les partenaires du Technopark ?

Le MITC compte plusieurs partenaires. Il y a d'abord le gouvernement marocain qui a impliqué le Technopark à plusieurs niveaux dans la mise en Å“uvre de la stratégie Maroc Numeric 2013, dont celle de sa duplication dans d'autres villes du royaume. L'aide du gouvernement intervient également à travers la mise en place de deux outils de financement, à savoir : Maroc Numeric Fund (MNF), doté de 100 millions Dh, et le Centre Marocain de l'innovation, filiale à 100% de MITC, qui a pour objectif de devenir le guichet unique pour la gestion, la promotion et le soutien des projets d'innovation. Ces instruments visent le soutien de startups innovantes (Intilak) et l'émergence de projets innovants portés par des entreprises en développement (Tatwir).

Les autres partenaires sont les collectivités locales (pour étudier la possibilité de création de nouveaux Technopark), et les banques marocaines avec lesquelles ont été signées des conventions pour aider les entreprises du Technopark à développer leur activité en leur octroyant des facilités financières aux meilleures conditions.

Parmi les bailleurs de fonds internationaux, il existe un partenariat avec Info Dev (filiale Banque mondiale) avec laquelle le MITC a bénéficié d'une subvention permettant le cofinancement d'un incubateur d'entreprises entre 2004 et 2006. D'autres partenariats sont en cours de finalisation pour la concrétisation de projets green tech.

Il existe aussi des partenariats avec des associations professionnelles comme la Fédération des technologies de l'information, des télécommunications et de l'offshoring (APEBI), ASTEC, l'Agence pour le développement des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique (ADEREE), et l'Association EAC L'Boulvard dont le but est de développer une alliance entre la culture et les nouvelles technologies. Cette association joue un véritable rôle d'animation et permet de développer du networking extra-professionnel au sein du Technoaprk.

Quels sont les domaines représentés par les 170 entreprises logées au Technopark ?

Il existe plusieurs secteurs d'activités des TIC représentés au Technopark de Casablanca. Les entreprises/associations généralistes représentent 25% de l'ensemble des sociétés hébergées. Viennent ensuite les «éditeurs-développeurs» avec une part de 22%. Le domaine de la distribution et de la revente de solutions soft et hard représente 14% du nombre total des entreprises, suivie du secteur de l'audit-conseil-formation avec 13%. Les plateformes d'échange (dont le e-commerce) représentent 12%, contre 8% pour le secteur des télécoms et des réseaux informatiques, et 6% pour les intégrateurs, SSII et autres services d'ingénierie informatique.

Vous avez évoqué la duplication de Technopark Casablanca. Existe-t-il d'autres projets ?

Vu le succès du modèle du Technopark de Casablanca, et l'augmentation croissante des besoins en TIC sur tout le territoire national, le MITC a opté pour une duplication du modèle au niveau régional à travers la mise en place de petits Technoparks (de 1000 et 2000 m²) dans différentes villes du Royaume.

Pour vous donner une idée des potentialités, un Technopark de 1000 m² permet la création de 27 entreprises avec un renouvellement de 3 entreprises par an, la création de 140 emplois et la génération d'un chiffre d'affaires de 21 millions Dh.

La première duplication sera le Technopark de Rabat dont l'ouverture est prévue en avril 2012. D'une superficie de 2000 m², le bâtiment situé en plein centre-ville accueillera une quarantaine d'entreprises actives dans les domaines des NTIC et des énergies renouvelables. Ces entreprises bénéficieront de la même qualité de services et des mêmes tarifs que pour celles installées au Technopark de Casablanca.




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