Algérie

Lamentable



Lamentable
Le Grand Tour d'Algérie cycliste (GTAC-2014) a connu, pour son grand malheur, un incident insolite qui déteindra sur le label de cette compétition renaissante après deux décennies de sommeil forcé. La seconde étape Oran-Mostaganem-Oran, longue de 169 km, a été annulée par les organisateurs parce qu'à quelques centaines de mètres de la ligne d'arrivée, la voie était obstruée par une nuée de véhicules coincés dans un encombrement monstre provoqué par le passage, en même temps que le Tour, d'un ministre en tournée dans le c?ur de la capitale de l'Ouest. Ce qui est arrivé lundi à Oran porte un rude coup à la crédibilité de nos capacités organisationnelles au moment où une participation étrangère importante avait répondu présent et des personnalités sportives internationales de haut rang ont tenu à revoir le phénix renaître?Cette grave défaillance, à imputer au crédit des autorités locales, n'aurait jamais dû se produire, si toutes les mesures avaient été prises préalablement pour garantir le bon déroulement de l'étape et surtout sécuriser les coureurs le long du parcours.Nombre d'entre eux ont fait une chute et se sont blessés à cause d'obstacles (ralentisseurs et nids-de-poule nombreux sur nos routes) qui auraient dû être résorbés bien avant le passage des cyclistes.Dans la longue et fabuleuse histoire de la petite reine que les jeunes générations méconnaissent (des coureurs de niveau mondial y prenaient régulièrement part), il y a eu, certes, des tronçons d'étapes annulés mais pour d'autres motifs que celui de lundi. Un grave accident de la circulation, une chute mortelle, un mouvement de grève déclenché inopinément? Mais annuler une étape pour non-franchissement de la ligne d'arrivée à cause d'un trafic routier encombré faute de coordination, cela ne pouvait se passer que chez nous ! Dire que les responsables de la Fédération algérienne se sont coupés en quatre pour la réussite de ce grand événement qui marque le retour, au premier plan, du cyclisme algérien. Les instances continentales et internationales du cyclisme ne sont pas restées insensibles aux efforts de la FAC pour inscrire le Grand Tour d'Algérie dans le calendrier international, preuve que notre pays a renoué avec la sécurité sur son territoire et jouit aujourd'hui d'une forte crédibilité.Les sponsors eux-mêmes ne se sont pas trompés en investissant en force dans cette compétition sportive, sans oublier l'engouement populaire que soulève et va soulever le passage de la grande boucle à travers villes et villages d'Algérie, portant ainsi le message symbolique qu'avec la bonne volonté des hommes les choses peuvent s'améliorer. Le lamentable épisode d'Oran met à mal ce tableau sympathique entre l'idéal sportif en tant que facteur de rapprochement des populations dans leur urbanité et dans leur ruralité. Les cyclistes marocains qui menaient la course n'étaient pas les derniers à pester contre l'organisation qui ne pouvait garantir le minimum, en la circonstance, l'arrivée d'une étape dans une grande ville algérienne. Les étrangers présents en force au Tour d'Algérie 2014 ont dû rire sous cape. Une étape cycliste annulée à quelques encablures de la ligne d'arrivée à cause de la visite d'un ministre? Ce fait désolant s'ajoute aux multiples autres mépris que les autorités (à tous les niveaux) affichent à l'égard du sport et des sportifs.




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