Algérie

Lamamra recolle le puzzle malien



Lamamra recolle le puzzle malien
«Tous les mouvements étaient réunis, pour la première fois, autour de la même table»Les représentants du gouvernement malien et six mouvements ont signé les deux documents comportant la feuille de route pour les négociations et une déclaration de cessation des hostilités.Avant la victoire, il a fallu mouiller le chèche. Au bout, c'est la paix, le succès éclatant de la diplomatie algérienne. La crise malienne entame la voie d'un règlement pacifique.Ouf de soulagement, hier. Dans une déclaration à la presse à l'issue de sa rencontre avec son homologue malien, le ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra a affirmé que l'Algérie a noté «avec satisfaction», le nouveau pas franchi par les mouvements politiques et militaires du nord du Mali, celui de l'unification, précisant que «tous les mouvements étaient réunis, pour la première fois, autour de la même table lors de la séance matinale». La partie a été dure et le chemin parsemé d'embûches. Accusée de «complicité» avec le gouvernement malien, de «connivence» avec le mouvement séparatiste, de «collusion» avec les groupes armés au nord, de silence complaisant, l'Algérie n'a pas pour autant lâché le dossier bouillant du Mali. M.Lamamra a souligné, que lors de la séance matinale qui l'a regroupé avec son homologue malien, il a été question d' «évaluer ce qui a été réalisé et ce qui reste à faire par les quatre groupes négociateurs qui entameront leurs travaux aujourd'hui à Alger».Le ministre a indiqué par ailleurs qu'il y a une «feuille de route» qui asseoie les principes des négociations qui doivent, a-t-il dit, dégager «une solution et aboutir à une paix juste dans le cadre du respect de l'intégrité territoriale et l'unité du peuple du Mali». Il a ajouté que «le groupe de médiation regroupe toute la communauté internationale qui soutient les efforts de l'Algérie, précisant que les antagonistes maliens des groupes politiques armés au nord jusqu'au gouvernement, nous ont franchement assuré qu'ils étaient confiants en le fait que l'Algérie conduise cette médiation, et exprimé également leur confiance en sa sagesse et son expérience». «Tous ces éléments réunis sont pour garantir un climat favorable», a-t-il soutenu pour conclure. Cette victoire éclatante de la diplomatie algérienne comporte en réalité de multiples succès «collatéraux». Elle confirme le rôle de leadership de l'Algérie dans la région, renforce la justesse de l'approche pacifique du règlement des conflits et rappellera que l'incursion du Maroc dans ce dossier, n'avait d'autre but que celui d'agacer son voisin algérien, le Maroc qui s'est en effet, incrusté dans le dossier sahélien. En septembre 2013, le roi Mohammed VI s'est offert le luxe d'une tournée sahélienne qui a duré pas moins de cinq jours. Hier, les autorités maliennes n'ont pas tari d'éloges envers l'Algérie. Le ministre des Affaires étrangères malien, Abdoulaye Diop, a félicité l'Algérie pour ses efforts «inlassables» déployés en vue d'encourager les Maliens à parler d'une «seule voix». Le chef de la diplomatie malienne a rappelé que la feuille de route évoque des «principes clés» de cette négociation devant constituer «la balise de notre discussion et que la Constitution malienne puisse nous guider». Evoquant, par ailleurs, son entretien avec le ministre Lamamra, M. Diop a précisé qu'il était là pour discuter avec le médiateur en chef qui est l'Algérie, afin d'examiner l'état d'avancement des négociations. «Nous nous préparons à nous engager dans les discussions de fond qui nous permettront de prendre en charge les préoccupations réelles et nous sommes venus justement nous concerter par rapport au lancement imminent de cette discussion», a-t-il ajouté. Les négociations de la seconde phase du dialogue inter-malien qui se poursuivent actuellement, ont débuté le 1er septembre, rappelle-t-on. La phase initiale du dialogue inter-malien, qui avait eu lieu du 17 au 24 juillet à Alger, a été couronnée par la signature de deux documents comportant la feuille de route pour les négociations dans le cadre du processus d'Alger et une déclaration de cessation des hostilités entre le gouvernement du Mali et six mouvements politico-militaires du nord de ce pays. Outre les représentants du gouvernement malien, les six mouvements signataires des deux documents étaient le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), la Coordination pour le peuple de l'Azawad (CPA), la Coordination des Mouvements et Fronts patriotiques de résistance (CM-FPR), le Mouvement national de libération de l'Azawad (Mnla), le Haut Conseil pour l'unité de l'Azawad (Hcua) et le Mouvement arabe de l'Azawad (dissident).




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