Algérie

Lamamra déplore l'absence d'excuses de la part du Maroc



Lamamra déplore l'absence d'excuses de la part du Maroc
« Il y a eu des communications téléphoniques du ministre français des Affaires étrangères au ministre algérien des Affaires étrangères, du président français au président algérien, qui ont comporté des mots extrêmement importants dans les relations entre les deux pays. Avec le Maroc, il n'y en a pas eu », a déploré M. Lamamra. « Il ne m'appartient pas de dire ce qui relèverait du style national de chacun des pays. Un incident s'est produit également avec la France, tout le monde a pu noter les appels téléphoniques, les communiqués et les excuses de ce pays. Y a-t-il eu des excuses de la part de Rabat ' », s'est-il indigné. Affirmant que l'Algérie entretient des relations amicales avec la plupart des pays, M. Lamamra dira que « l'on soit d'accord ou en désaccord avec nous sur tel ou tel point, je ne pense pas que la seule manière de montrer un désaccord est de s'en prendre à l'emblème national ». « Il faut que nous soyons responsables et que nous apprenions à être en désaccord d'une manière civilisée », a-t-il relevé, précisant que les « désaccords objectifs » ne devraient pas empêcher les pays voisins de vivre ensemble, de coopérer et de circonscrire les espaces de désaccord. Le ministre, qui répondait à une question sur « l'incompréhension autour de certaines positions algériennes » vis-à-vis de l'Egypte, a estimé qu'« il ne s'agit pas d'une politique d'un parti, d'un gouvernement ou d'une personnalité ». « Il y a des choses qui relèvent de la Constitution, de la séparation des pouvoirs et des prérogatives et d'autres de la pédagogie », a-t-il souligné, déplorant une offensive « déchaînée » contre la politique prônée par l'Algérie. Le ministre a estimé que, actuellement, on vise à « isoler l'Egypte, et l'Algérie a vécu cette situation ». Il a, en ce sens, noté que l'Algérie essaye de contribuer à permettre à ce pays de sortir de ses difficultés.« L'Algérie est l'un des soutiens les plus fidèles de l'UA »S'exprimant sur la question sahraouie, M. Lamamra a réaffirmé le soutien de l'Algérie à Christopher Ross et appelé à l'intensification de ses efforts pour aboutir à un référendum d'autodétermination. « Nous soutenons Christopher Ross qui a besoin d'imagination et de créativité dans la manière de conduire ses efforts. Le plus important est que ses efforts et ceux du secrétaire général de l'ONU s'intensifient et que le dossier du Sahara occidental ne doit pas être une activité saisonnière », a déclaré M. Lamamra. Sur la question sécuritaire dans le Sahel, M. Lamamra a affirmé le recul du terrorisme du point de vue stratégique. Soulignant que le terrorisme dans cette région menace la paix et la sécurité internationales, il a indiqué que « les Etats sont mis en demeure de mettre en synergie l'ensemble des institutions pour contribuer à la lutte et la prévention contre le terrorisme » qui ne devraient pas relever uniquement des domaines de la diplomatie et de la défense. A une question sur les interventions militaires étrangères dans certains pays d'Afrique, notamment au Mali et en République centrafricaine, M. Lamamra a expliqué que « lorsque une intervention est sollicitée par le gouvernement en place et soutenue par l'Union africaine, nous ne pouvons pas dire qu'il faut à tout prix décourager une telle initiative quitte à ce que les conséquences soient insupportables ». Il a, toutefois, considéré que les interventions étrangères peuvent être évitables « si les mesures de précaution nécessaires sont prises à temps », soulignant que la volonté politique en Afrique pour résoudre les problèmes africains par des moyens africains existe. Il a cité comme exemple le cas de la Somalie où les troupes ougandaises ont été transportées par l'Armée nationale populaire.Il est nécessaire de réformer la Ligue arabeA propos de la Ligue arabe, le chef de la diplomatie algérienne a indiqué qu'il est nécessaire de la réformer. Il précisera qu'il a eu déjà une discussion avec le secrétaire général de l'organisation panarabe concernant cette question. « La Ligue arabe est une organisation intergouvernementale et le fait qu'il y ait certaines décisions tendant à accorder des sièges de tel ou tel pays à des groupes d'opposition armés pose réellement problème », a-t-il déploré. Sur la même lancée, M. Lamamra a indiqué l'Algérie répond par une « sollicitude fraternelle » dans le respect du principe de non-ingérence pour sortir la Libye et la Tunisie de la crise que vivent ces deux pays en les appelant à croire en les vertus du dialogue. A une question sur l'avenir de l'Union du Maghreb arabe, M. Lamamra a indiqué que la célébration du 25e anniversaire de cette organisation, en février prochain, devrait constituer une opportunité pour « jeter un regard lucide sur son cheminement ». Il a ajouté, dans le même contexte, qu'« il faut essayer aussi de dire la vérité aux peuples et de se projeter dans l'avenir en tirant pleinement les leçons », préférant parler d'une « anomalie » dans le fonctionnement de l'UMA au lieu d'échec. M. Lamamra a, également, souligné la volonté de l'Algérie de travailler avec les pays voisins, qu'il considère comme des pays égaux en droits et devoirs, pour prendre en charge les défis auxquels fait face la région.Guerre en Syrie : « Hypothèque très lourde »S'exprimant sur la Syrie, M. Lamamra qualifie la situation dans ce pays de « tragédie » pour les Syriens et une « hypothèque très lourde » pour l'ensemble de la région. M. Lamamra a également estimé que la conférence Genève-2, à laquelle prendra part l'Algérie, « amorcera un processus qui sera ardu, laborieux et pas facile pour arriver à une solution politique ». Concernant la question palestinienne, le ministre des Affaires étrangères a expliqué qu'il n'y a pas d'échappatoire à l'autodétermination et que c'était une question de crédibilité pour la communauté internationale. Pour M. Lamamra, le médiateur américain, John Kerry, « n'a pas la tâche facile », et c'est pour cela que l'unité des Palestiniens et des Arabes autour de la cause palestinienne constitue « la condition sine qua non » pour la création d'un Etat palestinien avec El Qods pour capitale.




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