Algérie

Laksaci explique la gestion des réserves de change


Une Assemblée vide pour un rapport vieux et poussiéreux C?est face à une Assemblée tristement vide que le gouverneur de la Banque d?Algérie (BA) est revenu répondre aux questions des députés qui, dans la matinée, n?ont hésité à dénoncer la vieillesse du rapport débattu. En effet, alors que la presse nationale a déjà publié des extraits du rapport de conjoncture pour le premier semestre 2007 et au moment où des institutions internationales (FMI et Banque mondiale) multiplient les études sur les situations factuelle et prévisionnelle de l?économie nationale, la Banque centrale a préféré exposer un document récapitulant les indicateurs économiques et monétaires à fin 2006 sans prendre le soin d?y intégrer la moindre mise à jour. Ceci alors que la BA dispose d?une situation quotidienne de l?évolution des plus importants indicateurs. Le gouverneur de la BA, Mohamed Laksaci, n?a pas dérogé d?un iota à son discours. Outre l?ancienneté des données au demeurant de notoriété publique, les parlementaires ont dénoncé la présentation dudit rapport après qu?ils eurent planché sur la loi de finances 2008. Le bon sens, selon nombre d?entre eux, aurait été de donner les tendances macroéconomiques de l?exercice précédent pour pouvoir donner une perspective au budget de l?Etat de l?année suivante. Ceci étant, les réponses du gouverneur de la BA ont permis de lever le voile en partie sur un certain nombre de points que les députés eux-mêmes ne maîtrisaient pas. En effet, les députés de la nouvelle Assemblée, à quelques exceptions près, ont démontré leur inaptitude à assimiler le sens profond des propos de M. Laksaci qui a fait une déclaration purement technique. Abordant la lancinante question des réserves de change, l?intervenant a déroulé la méthodologie de gestion à laquelle sont astreintes l?ensemble des banques centrales de par le monde. Avant d?arriver au cas Algérie, M. Laksaci reviendra sur les normes adoptées dans ce cadre depuis 2001, et ce, au lendemain de la crise financière du Sud-Est asiatique durant la deuxième moitié des années 1990. D?après la synthèse des informations collectées par la Banque de règlement international (BRI) dont l?Algérie est membre, les pays émergents et en voie de développement placent 30% de leurs réserves de change dans des banques de notation AAA. 70% sont placés dans des titres et principalement des titres souverains, c?est-à-dire des titres émis par les gouvernements, à l?exemple des bons de trésor américains. Le choix du titre est motivé par la nullité du risque sur le capital. Ainsi, les banques centrales placent dans les titres gouvernementaux les institutions multilatérales et les agences gouvernementales dont le rating est de AAA. Autre condition, celle de la liquidité. C?est-à-dire qu?à n?importe quel moment, la banque centrale peut disposer de son argent. S?agissant de la tendance à placer dans des bons de trésor américains, le gouverneur de la BA soulignera que le billet vert reste la monnaie des réserves dominante et ce pour des raisons historiques, mais également parce que l?Asie traite avec les Etats-Unis d?Amérique. Sans dire si l?Algérie respectait la répartition susmentionnée, l?intervenant dira que l?apparition des turbulences sur les places financières depuis août dernier conséquemment à la crise des subprime, la BA a revu sa stratégie en choisissant le placement exclusif dans des titres gouvernementaux. Le taux moyen annuel du rendement du portefeuille de référence en 2006 a été de 4%. Là aussi, M. Laksaci n?a pas éclairé le peu de présents sur la structure de ce portefeuille, encore moins le rendement rapatrié. S?agissant du risque de change eu égard à l?appréciation de l?euro face au dollar et partant du fait que l?Algérie libelle ses ventes en dollar et ses achats en euro, M. Laksaci a souligné que son institution « ne gère que le risque de change global ». Dans le même cheminement, il dira que la BA couvre ce risque. Alors que, faut-il le rappeler, à travers le monde, ce sont principalement les banques commerciales qui s?en chargent. Pour ce qui est des opérateurs, ce sont les clauses contractuelles passées avec les fournisseurs ou les acheteurs à l?étranger qui définissent les modalités de prise en charge de ce risque. Pour ce qui est de la BA, l?orateur expliquera qu?il y a des cambistes qui « interviennent à des moments opportuns » pour transférer des dollars en euros ou en livres sterling et inversement. Par ailleurs, la banque des banques a donné son avis sur la valeur du dinar. « D?après des études de la Banque d?Algérie et d?institutions internationales, le taux de change réel effectif du dinar est proche de son équilibre à compter de 2003 », a clarifié M. Laksaci en estimant que « le but stratégique est de le maintenir à son niveau d?équilibre ». Pour rappel, des opérateurs, à leur tête le président du Forum des chefs d?entreprise, avaient demandé à ce que le dinar soit revalorisé. Le gouverneur de la BA ne manquera pas également de relever un paradoxe. Celui de la croissance de la monnaie fiduciaire au moment où l?Algérie a mis en marche son système de paiement de gros et petits montants. En 2006, le MF a cru de 17% par rapport à 2005 pour atteindre 1092 milliards de dinars. Et les premiers indices donnent une nouvelle croissance en 2007. Pour M. Laksaci, « ça ne choque pas » dès lors que « l?histoire monétaire a montré que les changements de comportements mettent du temps ».
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