Algérie

Lakhdaria : Le lotissement anonyme



Créé en 1986, le lotissement sis près de la gare ferroviaire de Lakhdaria demeure encore loin du rang enviable des quartiers où il fait bon vivre. De loin, pourtant, ce lotissement, composé de belles maisons et de villas cossues, parait avoir bonne mine, mais, dès qu'on s'engage dans une de ses rues, l'on ne peut s'empêcher de compatir avec ses quelques 500 habitants. C'est en compagnie du président de l'association de ce quartier que nous avons fait le tour des lieux. D'emblée, notre accompagnateur nous rappelle qu'il a saisi maintes fois les autorités locales leur demandant de baptiser le lotissement, en vain. Après quoi, le président de l'association El Amel nous montre l'état des rues. Là aussi, curieusement, des habitants ont des trottoirs, d'autres pas, ce qui a engendré des inondations dans certaines maisons, dont celle d'un élu local. Mais c'est incontestablement en longeant ce lotissement qu'on découvre des choses vraiment pas bonnes à voir. A moins de 50 mètres des habitations, au bas du quartier, un égout a éclaté et déverse son contenu noir et pestilentiel dans la nature. A deux pas de là, à l'entrée du pont enjambant l'oued Isser, une décharge sauvage constituée de tonnes de déchets de poulets et de poisson avarié empeste l'atmosphère, dissuadant les habitants du lotissement à ouvrir leurs fenêtres. En empruntant la route reliant Lakhdaria à Maâlla, on tombe, tout près du lotissement, sur une seconde décharge sauvage beaucoup plus grande que la première. Là, on trouve des détritus de tous genres, au grand bonheur des sangliers, des rats et des moustiques, mais au grand dam des riverains qui en ont vraiment assez. Enfin, il faut bien remercier la SNTF, parce qu'un de ses employés, garde-barrière de son état, a accepté, sans contrepartie financière, de faire un travail supplémentaire : recevoir et remettre honnêtement le courrier aux habitants du lotissement anonyme.


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