Lakhdar Brahimi Le drapeau de l'ONU n'est plus une protection

L'ONU est perçue par certains comme un «ennemi» et une «cible légitime» pour des attaques à cause d'un sentiment de manque d'impartialité, a affirmé jeudi, Lakhdar Brahimi, ancien diplomate algérien chargé d'une mission sur la sécurité des Nations unies.         M. Brahimi, 73 ans, a été nommé début février par le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, à la tête d'un groupe d'experts indépendants chargés de faire des recommandations pour améliorer la sécurité du personnel de l'organisation internationale dans le monde. De nombreuses personnes estiment que l'ONU «est devenue leur ennemi et est donc une cible légitime» pour des attaques à cause d'un sentiment de manque d'impartialité dans la gestion des crises mondiales, a-t-il dit à la presse. M. Ban avait annoncé la formation du groupe d'experts mené par M. Brahimi le 23 janvier à Genève, lors d'une cérémonie au Palais des Nations en hommage à 18 employés de l'ONU tués dans un attentat à la bombe à Alger le 11 décembre. Cet attentat à la voiture piégée avait visé les bureaux du Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) et du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) dans le quartier d'Hydra, sur les hauteurs d'Alger. «Je pense que l'ONU a été avertie que son drapeau n'est plus désormais une garantie de protection», a dit l'ancien diplomate, qui a été l'envoyé spécial de l'ONU dans plusieurs points chauds de la planète et médiateur dans la résolution de plusieurs conflits. Il a annoncé que son équipe démarrerait ses travaux la semaine prochaine, et serait notamment composée d'un Egyptien, un Indien, un Turc, un Sud-africain, et une Suédoise.         Le panel regardera «attentivement ce qui s'est passé à Alger et verra quelles leçons immédiates peuvent être tirées de cet événement extrêmement choquant et triste», et se rendra dans plusieurs régions où l'ONU opère sur le terrain, a ajouté M. Brahimi. Il a indiqué qu'il espérait remettre son rapport à M. Ban d'ici quelques mois.