Algérie

Lakhdar Brahimi



Lakhdar Brahimi
À travers son analyse des événements ayant secoué le monde arabe ces dernières années, que l'Occident à qualifié de "Printemps arabe", l'ex-envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU a laissé transparaître lors de la conférence animée au Conseil de la nation dimanche et intitulée "Printemps arabe, réalité, mirage ou complot'", une grande amertume. En effet, en établissant une comparaison entre la Ligue arabe et d'autres organisations internationales où régionales, Lakhdar Brahimi a donné des indications montrant l'échec sur toute la ligne de cette instance panarabe, créée en avril 1945, soit bien avant l'Organisation des Nations unies, qui a vu le jour en octobre de la même année. Mais c'est en évoquant l'organisation régionale de l'ASEAN, mise en place par les Etats asiatiques au cours des années soixante-dix, et dont les résultats aujourd'hui sont bien meilleurs et incomparables que ceux de la Ligue arabe, que l'ancien chef de la diplomatie algérienne a donné une preuve irréfutable de l'inutilité de cette instance. Il faut juste prendre connaissance de la qualité des relations, politiques et économiques entre les pays membres de la Ligue arabe pour aboutir à la conclusion que cette organisation a été davantage un facteur de division que d'unité, alors que tous les atouts semblent réunis pour resserrer les rangs. Lakhdar Brahimi a ainsi souligné qu'en dépit des facteurs de langues et de religion, qui sont pratiquement différents d'un pays asiatique à l'autre, l'ASEAN les fédère notamment sur le plan économique, alors que c'est tout à fait le contraire pour les pays arabes, liés par ces deux critères. La foi des Arabes en l'unité s'est effilochée au fil du temps, a-t-il affirmé. Dans la foulée, le diplomate chevronné qu'il est, n'a pas manqué de mettre le doigt sur l'épineuse question du différend entre sunnites et chiites, dont la conséquence est cette rivalité irano-saoudienne. À titre d'exemple, il dira que l'Iran a plus d'influence sur n'importe qui d'autre, y compris la Russie, sur le régime de Bachar al-Assad, ainsi que sur le pouvoir chiite en Irak, où les sunnites sont victimes de certaines privations. Lakhdar Brahimi citera le fait que ces derniers fuyant les zones de combat sont empêchés de se rendre à Bagdad. Ainsi au lieu de se pencher sur les solutions à même de rapprocher sunnites et chiites, des parties s'attèlent au contraire à semer la fitna par des actes d'hostilité. Pour résumer la question, l'ancien émissaire onusien la qualifiera de "grand problème" et de "différend essentiel". Le seul satisfecit qu'il s'est accordé concerne de qu'il a appelé "la réussite" du modèle tunisien, qui est renforcé selon lui par la récente reconversion du mouvement islamiste Ennahda en parti civil. Pour Lakhdar Brahimi cela est très encourageant pour toute la Tunisie et toute la région.Merzak Tigrine


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