Le vote du budget de wilaya et l'évocation de la grève persistante à la laiterie de Draâ Ben-Khedda ont suscité controverse et chauds débats lors de la session ordinaire des deux jours de l'APW qui s'est tenue lundi et mardi derniers. Le P/APW accusera clairement Louisa Hanoune de participer à un complot visant l'économie de la Kabylie.
Il y avait foule, lundi dernier, à l'ouverture de la session ordinaire de l'APW de Tizi- Ouzou dont la première séance a été consacrée au vote du budget primitif pour l'année 2012. Un vote et une adoption qui ont eu lieu dans une ambiance électrique et une controverse qui a mis aux prises les élus du FLN, du FFS et du RND, d'une part et de l'autre, ceux du RCD. Ce dernier parti avait fort à faire face à l'opposition farouche des trois partis qui ont fait barrage à toutes les propositions ou suggestions émanant de ses élus. Le problème a été posé par l'élu Derridj qui a interpelé le wali sur le silence des pouvoirs publics sur les dangers qui pèsent aussi bien sur la pérennité de l'entreprise que sur l'activité économique dans la région, à cause d'un conflit dont les soubassements politiques ont été soulignés par l'élu. Un aspect que dénoncera de façon claire et directe le P/APW, M. Bellabas, qui commencera par rappeler les gestes de bons offices et la démarche de conciliation entrepris dans le cadre d'une commission constituée, entre autres, de représentants d'associations, de l'Union des commerçants et artisans algériens, de la Chambre de commerce et d'industrie du Djurdjura (CCID) ainsi que de l'UGTA en vue de trouver une issue au conflit, tout en disant, encore une fois, sa disponibilité à accompagner les travailleurs dans le cas où ils ont des revendications purement socioprofessionnelles. Cependant, il rejettera, de facto, les arguments mis en avant et qui sont à l'origine du conflit et qui, selon lui, sont basés sur des présupposés idéologiques et des calculs politiques. Mahfoud Bellabas ne manquera pas de lier la grève larvée au niveau de la laiterie de Draâ Ben-Khedda au climat sécuritaire délétère entretenu dans la région en vue d'empêcher, soutiendra-t-il, tout développement, essor et activité économique en son sein, mettant directement en cause le PT et sa patronne dans ce qu'il considère comme étant «un complot visant l'économie de notre wilaya.» Et d'ajouter : «Mme Mitiche (allusion à Louisa Hanoune) a appelé dans un meeting organisé à Draâ Ben-Khedda à constituer des comités populaires pour la fermeture de l'usine. Pourquoi s'acharne-t-elle sur la Kabylie où elle demande la renationalisation de la laiterie de Draâ Ben-Khedda, alors que sur les 114 laiteries existant sur l'ensemble du territoire national, 99 appartiennent au secteur privé…», ajoutera le P/APW qui rappellera qu'il y a une minorité qui prend en otage la majorité des travailleurs (un total de 380) qui s'oppose à la grève. Un arrêt de travail qui les prive de salaire et qui cause un énorme manque à gagner à l'entreprise, depuis 4 mois. Répliquant au P/APW, M. Mesla, chef du groupe FFS, dira que «le P/APW n'a pas le droit d'impliquer le reste de l'assemblée, à travers une déclaration qui n'engage que lui et son parti» «A qui profite le pourrissement, pourquoi refuse-t-on une commission d'enquête de l'IGF '», dira encore l'élu du FFS. «L'IGF n'est pas habilitée à contrôler les comptes d'une entreprise privée. Je n'ai jamais demandé l'intervention de la force publique.» Dixit le P/APW dont la déclaration sera appuyée par Hadibi, un autre élu du RCD qui a dit son étonnement quant à l'alignement du FFS sur les mêmes options économiques que celles défendues par le Parti des travailleurs, en demandant la renationalisation de la laiterie de Draâ Ben-Khedda. Intervenant dans le débat, S. Hanouti dont le parti, le FLN, soutient la cause des grévistes est, visiblement, contrarié par la tournure que prend l'affaire : «La laiterie de Draâ Ben-Khedda ne doit pas servir de loterie politique », résume-t-il. Intervenant à son tour et répondant aux différentes interpellations sur le sujet, il dit «regretter la situation que vit l'entreprise depuis le 9 octobre». Tout en rappelant toutes les démarches impliquant la justice, le dialogue avec les différentes parties en conflit et même la sollicitation du gouvernement pour trouver une solution, M. Bouazghi dit percevoir «une lueur d'espoir pour le règlement du problème».
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Posté Le : 26/01/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : S Ait Mébarek
Source : www.lesoirdalgerie.com