Algérie

Laids zanimals



Un homme tire une résistance sur trépied. Des voitures. Beaucoup de voitures, des chiens, des chats circulent, nullement inquiétés par le tohu-bohu. Des hommes, des paquets à la main, une bouteille d'eau minérale dans l'autre. Des femmes entre le couffin et le coup dur, des enfants transportent une literie et des couvertures avec assurance. Des gendarmes. Il ne manque que l'agent de la circulation. Le feu rouge est là, le feu vert aussi. Nous sommes fi sbitar, à l'ère de la réforme de la Santé. Au temps des préservatifs. Un personnel fantastique, très occupé, s'investit sans demi-mesure avec le dévouement qui sied à sa noble mission. C'est rare par nos temps. Tantôt souriants, tantôt graves, ils sont toujours disposés à vous écouter, vous assister, vous orienter... Un parent attend dans un lieu où on n'a pas intérêt à avoir froid. Tant bien que mal, il essaie d'éviter les trous et les tas d'ordures. Un malade est transporté par deux jeunes gens. Deux personnes discutent à l'intérieur d'un véhicule qu'on peut appeler ambulance. Une ambulance est garée : on peut l'appeler voiture. Son chauffeur évite d'arrêter le moteur qui tousse difficilement. C'est ou la pompe à essence qui a besoin d'expectorant, ou l'allumage qui manque de bougie, pour ne pas dire suppositoire. Ici, seule la plaque qui ordonne le silence se tait. Ici, le chien, le chat et le rat vivent en lune de miel. Paradoxale communauté animale qui n'a fait que suivre celle des hommes où les loups et les requins sont légion... Tous y trouvent leur compte, les poubelles sont assez fournies. Le chat se nourrit de placenta, il est gros, grand, gras. Il y a beaucoup de bouffe. Ils ne risquent pas l'avitaminose, à l'inverse de nombreuses petites bourses des hommes. Et on ne risque pas d'avoir Brigitte Bardot sur le dos. Sauf s'il est décidé, en haut lieu, que les patients peuvent avoir le statut d'animaux.


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