Il est parti trop vite, brutalement. C'est l'un des musiciens les plus appréciés de sa génération. Lahouari Bennedjadi nous a quittés, nous laissant orphelins de son talent, de sa joie de vivre, de ses interprétations légendaires.Avec son âme de rockeur, il avait subjugué tout le monde. Les artistes se l'arrachaient, le public le réclamait. A Oran, on venait de toute l'Algérie le voir arracher des notes rebelles à sa guitare. Lahouari Benedjadi était avant tout un rockeur, un rebelle. Il donnait au blues des couleurs bleues.La mort s'est invitée par surprise pour le ravir à ses nombreux admirateurs, dont l'auteur de ces lignes. Mercredi dernier, il a rendu l'âme sur la table d'opération à l'hôpital Salpêtrière à Paris. Né en 1945, il a traversé toute la scène musicale algérienne. Iconoclaste, il avait fait de la musique sa raison de vivre. Il maîtrisait tous les genres musicaux. Du rock au gnawa, en passant par la musique kabyle.«On s'est croisés plusieurs fois sur scène. Je garde de lui l'image de la gentillesse même et du talent. Un prodige ! C'était l'un des musiciens les plus importants de sa génération», confie Cheikh Sidi Bémol, Hocine Boukella pour l'état civil, visiblement très affecté par cette disparition brutale. Il avait joué avec les plus grands, notamment Idir qui lui rend un bel hommage dans un témoignage poignant. «Sa voix, son gumbri et les sons de son clavier résonnent encore dans ma tête.Pendant 35 ans, la musique nous a réunis. Des années pleines d'imagination et d'émotion durant lesquelles nous nous sommes enrichis mutuellement. Son apport a été important pour nous tous. Il a accompli l'exploit de revenir sur les traces de son identité, alors que des années durant il baignait dans la musique anglo-saxonne. Passer de Jimmy Hendrix ou James Brown au gumbri de la musique gnawa ou au chaâbi, révèle chez Lahouari une sensibilité hors pair ; son talent a fait le reste.»Oui, de Jimmy Hendrix à Sidi Bémol, de Cheikh Hamada à Idir, il était partant pour toutes les aventures musicales. «C'est un ami, mais c'est aussi l'ami de tout le monde. Je l'ai connu il y a 18 ans, c'est un artiste de génie. Nous allons organiser bientôt un concert en sa mémoire, début décembre. Il nous manque», affirme le musicien Kheireddine Medjkane, qui parle de lui toujours au présent. Ciao l'artiste, tu nous manqueras?
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Posté Le : 02/11/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Rémi Yacine
Source : www.elwatan.com