Algérie

Lahouari Addi esquisse les contours de l'Etat moderne



Le café littéraire qu'il a animé samedi dernier au TRB a été l'occasion pour Lahouari Addi de revenir sur l'essentiel de l'articulation sociale et politique d'un Etat moderne.
Venu présenter au public son ouvrage Algérie, chronique d'une expérience postcoloniale de décolonisation, le sociologue s'est livré à une approche pédagogique de la condition de la construction de la société moderne en Algérie et s'est employé à en dresser l'inventaire des éléments inhibiteurs. D'emblée, expliquant que la société moderne n'est que l'interférence de pouvoirs sociaux autonomes, il disqualifie le pouvoir qui préfère «renforcer l'Exécutif, croyant renforcer l'Etat».
Il prête encore au pouvoir d'être philosophiquement mû par un nationalisme que confinent des limites historiques, avec un référent principal qu'est la période coloniale. Or la construction doit intégrer aussi, préconise le chercheur du CNRS, plusieurs générations. Un Etat de droit est «dans nos cordes», ajoute Lahouari Addi.
L'appel va aux intellectuels pour une dynamique qui place la vie humaine au centre de la projection. Autrement dit, une dynamique de débat et d'injection des masses dans le champ de l'Etat, celle-là qui, seule, mettra la société sur l'orbite de la modernité. D'un autre côté, il disqualifie de même l'islamisme, lui déniant une entrée des masses dans l'articulation politique de la nation. Pour lui, l'islamisme est «une représentation et une volonté». L'argumentaire est essentiellement basé sur la difficile standardisation des idéaux de justice, d'équité et de solidarité. Ceux-ci relevant de la conscience privée.
Et en même temps la peur de la perte de l'identité constituera l'autre cause bloquant toute évolution vers la modernité. Il assène, enfin, qu'avec l'exercice du pouvoir par l'option de la sacralisation, le peuple ne sera pas souverain puisque c'est le sacré qui le sera. Mais pour éviter que ne soit entretenu tout amalgame, il enjoint que «la modernité est areligieuse et non antireligieuse». En dernier lieu, le conférencier conclut que la négociation de l'Etat de droit passe par la séparation des pouvoirs.




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