Laghouat, entre altitudes et pentes

Situé au centre-sud du pays, la wilaya de Laghouat fait partie, selon la fiche technique des autorités locales, des 9 wilayas pastorales. Elle est classée station touristique depuis 1998.

Elle est frontalière à l'ouest de Tiaret, à l'est de Djelfa, au sud-ouest d'El-Bayadh et au sud de Ghardaïa. Elle abrite 520.188 habitants sur une superficie de 25.052 km², soit une densité de 21 habitants au km² selon le recensement de 2008. Son taux d'urbanisation, à fin décembre 2010, est de 65,59%. La région est coincée entre l'Atlas saharien dont les altitudes varient entre 1.000 et 1.700 m et les pentes entre 12,5 à 25% et les hauts plateaux et les plateaux sahariens distingués par des altitudes allant de 700 à 1.000 m et des pentes de 0 à 3%. Ce qui lui attribue un climat continental au nord-ouest avec une pluviométrie variant entre 300 et 400 mm. Elle enregistre aussi des chutes de neige et des gelées blanches. Tandis que du côté de la zone des hauts plateaux, le climat est saharien et aride avec une pluviométrie de 150 mm au centre et 50 mm au sud.

Laghouat est une région agropastorale. Ses sols renferment de l'argile, du gypse et du sable. Mais aussi et surtout du gaz dans l'important champ gazier que possède Hassi R'Mel, une de ses 10 daïrate qui, elles, abritent 24 communes. Ce qui ne lui permet pas d'être raccordée à 100% au gaz mais à 75%. Son taux de raccordement en électricité est, lui, de 95%. L'existence du gaz dans ses sous-sols lui permet d'avoir juste deux zones industrielles et 13 zones d'activités diverses.

Sa surface agricole utile (SAU) s'étend sur 73.213 ha en plus de celle irriguée qui est de 30.702 ha. Elle cultive des céréales, des fourrages, du maraîchage et de l'arboriculture. Ses ressources forestières principales sont le pin d'Alep, le chêne vert et le cyprès d'Arizona. Son taux de raccordement en AEP est de 82% puisés à partir de ressources souterraines de 544,44 hm³ et d'autres superficielles de 8,72 hm³ pour une dotation par habitant et par jour de 150 litres. Laghouat possède 6 facultés pour 18.100 étudiants dont 367 en post-graduation ainsi que trois cités universitaires d'une capacité de 6.000 lits. Elle a aussi 6.000 places pédagogiques. Elle a également 212 écoles primaires, 74 CEM et 30 lycées.

Les soins de santé sont assurés dans 2 hôpitaux (340 lits), 32 polycliniques avec 52 salles de soins et 5 maternités. Le secteur de la santé est animé par 308 médecins et 81 dentistes. La wilaya possède, par ailleurs, 89 pharmacies. Il existe dans la région 20 stades communaux, 14 maisons de jeunes, 5 centres culturels, 9 bibliothèques et 2 salles de cinéma. Mais leur animation n'est pas chose acquise au profit de la population encore moins pour les jeunes.

«Grâce à la diversité de ses paysages (palmeraie, steppe, paysages sahariens, îlots de verdure), la wilaya recèle d'énormes potentialités touristiques qu'on s'attèle actuellement à valoriser», relève-t-on dans le guide touristique de la wilaya. Etienne Nasreddine Dinet a peint «Les terrasses de Laghouat» en 1885 et Jean Mélia a raconté dans un ouvrage qu'il a écrit en 1923 «Laghouat où les maisons entourées de jardins». Elle exhibe avec fierté le fameux tapis du djebel Amour, le burnous en laine de dromadaire, ses produits de cuir ou sa poterie. Elle fabrique aussi des instruments de musique (luth, guitare et violon). Ses sites touristiques naturels sont El Ghicha qui renferme 5 stations de gravures rupestres, Sidi Makhlouf connu pour ses stations préhistoriques, Taouiala et Hassi-Delaa où se trouve le cratère de Madna. Ceux historiques sont pratiquement tous situés à Aïn Madhi comme le palais de Kourdane, le fort Bouscarin, celui de Morand, le rocher Fromentin et Dar Aziza. Mais il faut reconnaître que Aïn Madhi est connue plus par sa grande zaouïa de son importante confrérie soufie sunnite Tidjania fondée par le grand mystique Sidi Ahmed Tidjani et dont le nombre de ses adeptes atteint les 400 millions à travers le monde. Il existe aussi 16 autres zaouïas, 82 mosquées en fonction et 51 en voie de réalisation, 220 écoles coraniques où sont scolarisés 950 élèves. La wilaya n'offre pourtant que 301 lits par sa possession de seulement 5 hôtels dont 3 non classés.

La cité est quand même classée station touristique par décret exécutif depuis novembre 1998.