Après 86 jours de grève de la faim, les ouvriers de la cimenterie Lafarge d'Oggaz ont annoncé hier avoir suspendu leur mouvement.Mobilisés dès mars 2013, selon le responsable des ressources humaines, les salariés avaient été suspendus en novembre 2013 à titre «conservatoire». Laissés sans salaire depuis et traînés devant les tribunaux, les ouvriers ont finalement cédé aux pressions de la multinationale française et accepté un accord dont les termes n'ont pas encore été précisés. «Après des mois de lutte, on a eu satisfaction», a déclaré, à El Watan Week-end, Aziz Semmache, l'un des ouvriers engagés dans le mouvement, sans pour autant détailler le contexte des négociations.L'enthousiasme ne semble pourtant pas partagé par Me Salah Dabbouz, l'avocat des salariés, qui rappelle «l'acharnement judiciaire» dont ont été victimes les grévistes : «Lafarge a tout fait pour casser le mouvement des travailleurs, mais le plus grave c'est qu'il a instrumentalisé la justice pour arriver à ses fins.» «Ces ouvriers ont été lâchés par l'UGTA, s'agace de son côté le syndicaliste Yacine Zaïd. Ils ont mené un combat indépendant et le pouvoir fait tout pour casser les mouvements sur lesquels il n'a pas d'emprise.»Malgré l'irrégularité des procédures engagées par le groupe Lafarge contre les ouvriers et dénoncée par la Ligue algérienne des droits de l'homme, l'entreprise ne devrait pas être inquiétée par la justice algérienne. Le règlement du conflit social, qui a duré plus d'un an, arrive à point nommé, à quelques jours de la visite du ministre des Affaires étrangères français, Laurent Fabius, dimanche.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 06/06/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Meziane Abane
Source : www.elwatan.com