Trois ans de cauchemar à Chlef
La wilaya de Chlef a enregistré depuis l’année 2009 une centaine de tentatives d’immolation par le feu. Trois personnes sont mortes et une quatrième vient de succomber à ses blessures mercredi dernier à l’hôpital de Douéra.
Dimanche dernier, trois jeunes, âgés entre 23 et 25 ans, ont tenté de s’immoler par le feu au niveau du siège de la direction de l’action sociale après que le directeur eut refusé de les recevoir, pris par une réunion. Les trois jeunes voulaient l’interpeller après avoir été licenciés par le responsable de la Maison des Association, de leurs postes dont ils avaient bénéficié dans le cadre de l’intégration professionnelle.
Pris de colère, ils s’aspergèrent d’essence et y mirent le feu. L’un des jeunes est grièvement blessé ainsi que le directeur de l’action sociale et un directeur d’une maison de jeunes qui se trouvait sur les lieux. « Ce dernier épisode d’immolation est la preuve que ce phénomène est la conséquence du manque flagrant de dialogue entre citoyens et administration », estime le rapport de la section locale de la LADDH CHLEF. Au début du mois de juin, une autre tentative plus spectaculaire, impliquant cinq personnes, a eu lieu dans la daïra d’El Karimia. Agés entre 19 et 34 ans, ils voulaient protester devant le bureau du chef de daïra accusé de les avoir exclus du quota des nouveaux logements destinés à l’éradication de l’habitat précaire. «C’est le sentiment d’humiliation et de hogra qui pousse les jeunes à passer à l’acte», commente le communiqué .
. Le phénomène est tel que même les handicapés moteurs n’y échappent malheureusement pas. C’est le cas de cet handicapé moteur, natif de la commune de Benairia distante d’une dizaines de kilomètres du chef-lieu de wilaya. Après plusieurs mois d’attente et de requête pour se faire changer sa chaîne roulante, ignoré par les responsables de la DAS, il n’a pas trouvé mieux pour se faire entendre et attirer l’attention que de s’asperger d’essence devant le siège de la DAS.
Même les élus locaux ont recours à l’immolation, révèle le communiqué. C’est le cas du premier vice-président de l’APC de Oued Fodha. En colère après avoir été exclu d’une cession extraordinaire, il fait irruption dans le siège de la commune, muni d’un bidon d’essence dans une main et d’un Coran dans l’autre. « Si ce n’était l’intervention rapide des agents de sécurité, il aurait provoqué un carnage. La salle de réunion a été réduite en cendre », rapporte le document de la LADDH CHLEF .
Le problème du logement semble être l’une des causes principale à la propagation du phénomène.
Les membres de la section locale de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme lancent un appel aux responsables et élus locaux à ouvrir les portes du dialogue avec la population, surtout les couches les plus défavorisées.
Le phénomène qui avait pris de l’ampleur en Algérie depuis le célèbre épisode de Mohammed Bouazizi en Tunisie tend à se banaliser. C’est ce qui inquiète LADDH CHLEF sur la vie des êtres humains dans la wilaya de CHLEF
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Posté Le : 09/06/2013
Posté par : chelifien
Ecrit par : Houari kaddour
Source : LADDH CHLEF