Lac Mellah d?El Kala
Importante et inquiétante mortalité du poisson De mémoire d?homme, on n?a jamais vu cela au lac Mellah. A l?Oubeira oui, c?est très fréquent, mais au Mellah jamais ! Des milliers de poissons morts qui flottent entre deux eaux ou jonchent les berges par centaines, toutes espèces confondues (mulets, loups, daurades), et en majorité des individus de grande taille. Et c?est compter sans les poissons morts qui ont été ramassés et vendus sur le bord de la route par des jeunes qui ont trouvé là un filon inespéré par ces temps de vaches maigres, ignorant ainsi le risque qu?ils font courir aux consommateurs. Le phénomène est apparu le 26 septembre. Les autorités et les services concernés n?ont réagi qu?au début de cette semaine, soit près de 15 jours plus tard. Les premières investigations n?ont pas pu déceler l?origine de cette inquiétante et massive mortalité, unique en son genre au lac Mellah. Il y a des poissons qui meurent dans ce lac mais jamais dans ces proportions. On a pu constater toutefois que depuis quelques jours, le phénomène a commencé à se résorber. La recherche de parasites qui seraient responsables de cette mystérieuse mort, ce qui semble peu probable puisque plusieurs espèces différentes sont touchées, n?a pas donné d?indices probants. Selon les scientifiques que nous avons rencontrés hier sur les lieux, appelés en dernier recours pour tenter de percer le mystère, il ne reste que l?hypothèse d?une modification brusque des conditions de milieu pour expliquer une mortalité aussi importante. Mais les analyses de l?eau n?ont révélé aucune substance toxique ou polluante. Ce qui est tout à fait normal puisque les échantillons n?ont été prélevés que bien après le début de l?hécatombe. Comme il semble que ce soit surtout les individus de grande taille qui sont touchés, on pense qu?il pourrait s?agir d?une brusque baisse du taux d?oxygène, fréquent en été pour ses journées chaudes. Si le lac Mellah, unique et riche lagune d?Algérie, de 860 ha de surface et profonde de 6 m, était épargné jusque-là, c?est parce que l?ONDPA, qui était sommée de quitter les lieux avant que le lac ne soit abandonné à son sort et aux braconniers, et avant elle tous les concessionnaires qui s?y sont succédé,entretenaient régulièrement le milieu en dessablant le chenal qui le lie à la mer, permettant ainsi le renouvellement des eaux en été. Mais ça, il fallait le savoir. Nous avons appris à l?occasion que les pouvoirs publics vont organiser prochainement une adjudication pour la concession des lacs Mellah et Oubeira. La première avait été invalidée par le chef du gouvernement pour un vice de forme dans les modalités d?adjudication. La nouvelle mouture n?ouvre droit qu?aux concessionnaires qui peuvent faire la preuve de posséder une expérience dans le secteur. Affaire à suivre.
Posté Le : 12/10/2005
Posté par : sofiane
Ecrit par : Slim Sadki
Source : www.elwatan.com