Algérie

Labours-semailles dans la commune d'Ighram (Béjaïa) : A campagne compromise



Labours-semailles dans la commune d'Ighram (Béjaïa) : A campagne compromise
Certains parmi les paysans viennent d'être sommés par des huissiers de justice de payer leurs dettes l Les entraves incitent bon nombre de paysans de la commune à investir dans d'autres domaines. Les paysans de la commune d'Ighram sont sortis à l'issue de leur réunion qu'ils ont tenue dernièrement au siège de l'APC, en présence du subdivisionnaire de l'agriculture d'Akbou, plutôt sceptiques quant à la réussite de la campagne labours-semailles 2009/2010.Même si la superficie à emblaver est très réduite au niveau de cette commune rurale au relief accidenté comparativement aux autres municipalités de la vallée de la Soummam et malgré les difficultés auxquelles ils font face, les paysans ne manquent pas de redoubler d'efforts pour travailler leur lopin de terre. Ces derniers semblent, apprend-on, ne bénéficier guère des dispositions d'aide que l'Etat alloue aux agriculteurs en général et aux céréaliculteurs en particulier. « Au moment où le président de la République a épongé toutes les dettes des fellahs, certains d'entre-nous viennent d'être sommés par des huissiers de justice de payer les leurs », affirmera Madjid Ighessanen, responsable local de l'UNPA, l'Union nationale des paysans algériens.« Les engrais sont soutenus par l'Etat à raison de 20 % de leur coût sur tout le territoire national sauf dans la wilaya de Béjaïa. Les agriculteurs ne peuvent pas, par ailleurs, profiter de la formule de crédit bancaire leasing pour l'acquisition de tracteurs car il n'est pas évident aux éventuels postulants de satisfaire à la condition de posséder 5 hectares de terre chacun dans notre contrée montagneuse », ajoutera-t-il. Notre interlocuteur ne manquera pas de signaler, au passage, « l'insuffisance de moissonneuses batteuses dans la région ». Certaines cultures fourragères sont restées, selon ses dires, en l'état faute de faucheuses.Qu'à cela ne tienne, là où les tracteurs ne peuvent pas accéder, des laboureurs prennent le relais avec leur charrue attelée à une paire de b'ufs ou de chevaux. C'est le cas de Tayeb Takorabet, sexagénaire habitant le village d'Aït Amar Ouzeggane. « Je laboure les champs depuis maintenant une douzaine d'années avec un attelage de chevaux à raison de 500 DA l'heure », nous fera-t-il remarquer. Notre laboureur affirme retourner la terre de quelque 65 champs par saison mais regrette qu'il n'y ait point d'aide de l'Etat aux laboureurs.Toutes ces entraves incitent bon nombre de paysans de la commune d'Ighram à investir dans d'autres domaines tels l'élevage et l'aviculture. Madjid Ighessanen semble réussir dans ses entreprises puisqu'il est aviculteur et éleveur de vaches laitières, d'ovins et de caprins. « Je suis aviculteur, producteur de lait et éleveur de moutons destinés à la reproduction. J'ai cédé l'un de mes meilleurs béliers l'année dernière à raison de 14 millions de centimes », nous dira-t-il, non sans fierté, en exhibant des photos du fameux ovin, gardées en souvenir.


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