Le temps passe vite mais les empreintes des braves restent ancrées. Puisque l'oubli n'est pas le crédo d'une catégorie de la nouvelle génération faisant de la transmission de la mémoire un devoir sacré.Celle-ci n'occulte pas les sacrifices consentis par un des meilleurs fils des Hauts-Plateaux sétifiens, à savoir Mohamed Bouguessa dit Laâskouri, ayant pris congé de ce bas monde le 15 décembre 2005.N'ayant jamais admis et accepté l'asservissement de son peuple, Laâskouri intègre la première section du Parti du peuple algérien (PPA) de Sétif, dirigée par Si Mahmoud Guenifi, une autre figure du Mouvement national.Défenseur invétéré d'une Algérie libre et indépendante, Laâskouri fait partie du noyau qui a préparé, organisé et encadré la célèbre marche du 8 Mai 1945. C'est dans un local commercial de la cité Tlidjen (ex-Beaumarchais) que Abdelkader Yahla, Hacen Belkhired, Lakhdar Taârabit, Laouamen dit Bagou, Laâskouri, Rabah Harbouche, Miloud Begag, Saâd Saâdna, Saâdi Bouras, Salah Hamdi et d'autres se rencontrent, le dimanche 6 mai 1945, pour préparer la marche qui fera date. Le défunt avait à l'époque 16 ans.La liquidation des frères Hebbache, Khier Tebakh (restaurateur), Abbès El Boulanger (le boulanger), Seraï Haoues, Abdallah Bella, Makhlouf Krache, Abbès Keraghel, Aïfa Mabrouk, pour ne citer que ceux-là, l'ont endurci. Convaincu que tout ce qui a été pris de force ne se restitue que par la force, ce messaliste pur et dur rejoint les rangs de l'Armée de libération nationale (ALN) en 1957. L'action armée est le menu quotidien de Laâskouri basé avec son bataillon dans les montagnes de Bougaâ (chef-lieu de daïra situé à 53 km au nord de Sétif).A l'issue d'une grande bataille, Mohamed Bouguessa tombe entre les mains de l'armée coloniale, non loin de Bougaâ, en 1958. Ne bénéficiant pas de la Convention de Genève, le prisonnier de guerre est transféré vers le fameux et sinistre camp de concentration Ksar Etir (rebaptisé à l'indépendance en Ksar El Abtal) où il a enduré, à l'instar de ses frères d'armes, durant 4 ans, 3 mois et 14 jours, les pires sévices. Il ne retrouve la liberté qu'au mois de juillet 1962.Mais dix ans après sa disparition, le nom de Laâskouri, n'ayant rien demandé de son vivant, n'embellit aucun fronton de ces nouveaux instituts, lycées et autres équipements publics de Sétif, où l'amnésie a la peau dure ces derniers temps.
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Posté Le : 16/12/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Kamel Beniaiche
Source : www.elwatan.com