La zone industrielle de Oued S'mar inondée

Les avaloirs étaient obstrués et les accès menant aux usines presque tous fermés. Les travaux d'assainissement ne sont toujours pas engagés.Les entreprises de la zone industrielle de Oued S'mar broient du noir : les dernières pluies qui se sont abattues sur la capitale ont provoqué, en fin de semaine, des inondations à l'intérieur de cette zone. Les voies et les hangars des entreprises ont été submergés par les eaux. Certains gérants, pris au dépourvu, ont été obligés de transférer leurs équipements. Les plus touchés par ces inondations récurrentes sont les producteurs de médicaments, nombreux à disposer de laboratoires et de hangars de stocks de produits sensibles.
L'entreprise Merinal est l'une de ces entreprises, dont la réputation bien assise risque, si rien n'est entrepris, d'être écornée en raison de la situation de délabrement dans la ZI. «J'ai personnellement participé, en 2007, à une émission à la télévision algérienne, où j'avais montré les photos de la zone. Une promesse m'avait été faite à l'époque que les travaux débuteraient en juillet. Mes interlocuteurs ont probablement oublié de me préciser l'année, étant donné que depuis, l'état de la situation dans la zone n'a fait qu'empirer», ironise l'un des gestionnaires de l'entreprise, qui a vu ses accès obstrués suite à la montée des eaux.
Selon notre interlocuteur, il y a quelques jours déjà, les canalisations n'ont pu contenir les trombes d'eau : les avaloirs étaient obstrués et les accès menant aux usines presque tous fermés. Les camions n'ont pu y accéder qu'à grande peine. Les conséquences sur les entreprises, particulièrement pharmaceutiques, sont importantes. «D'un point de vue environnemental, cette situation est fortement préjudiciable non seulement à notre entreprise (Merinal, ndlr), mais également à notre pays, le système d'évacuation des eaux usées étant totalement inefficace. Nous sommes exportateurs de produits pharmaceutiques, et donc soumis à des audits de la part de différents ministères de la Santé des pays vers lesquels nous exportons. Au-delà des répercussions directes sur Merinal, nous pensons que cette situation est hautement préjudiciable pour l'image de l'Algérie auprès des visiteurs étrangers, qui sont choqués par l'état de la zone, d'autant plus qu'Oued S'mar est réputée comme étant l'un des fleurons des implantations industrielles», précise l'un des responsables de l'entreprise.
Notre interlocuteur s'étonne de l'indifférence des autorités chargées de la gestion de cette zone industrielle, qui accueille plusieurs entreprises. «Si la réhabilitation de la zone n'est pas faite pour améliorer l'environnement des opérateurs, qu'ils le fassent au moins pour préserver l'image de notre pays ! Sommes-nous crédibles lorsque nous parlons de cluster de biotechnologie si nos zones industrielles actuelles sont dans cet état '», s'interroge-t-il. Plusieurs autres zones industrielles, disséminées à travers des communes d'Alger, sont abandonnées : routes dégradées, rarement bitumées, canalisations obstruées par les gravats, usines désaffectées, délabrées et ouvertes aux quatre vents.
Les travaux, programmés dans ces zones par les services du ministère de l'Industrie ou des APC, ne sont jamais engagés, au grand dam des opérateurs et de leurs clients.