Algérie

La «zone II» étêtée



La «zone II» étêtée Pour la première fois depuis la mise en place du découpage territorial en «zones» par le GIA et qui a continué à prévaloir avec l’ex-GSPC, la «Zone II» s’étalant de l’est de la wilaya d’Alger jusqu’à celle de Bejaia, incluant Bouira et Tizi-Ouzou, a été décapitée par les forces de sécurité qui ont abattu son «émir» dans une opération antiterroriste, lundi dernier, près de Boghni (Tizi-Ouzou). Cette zone s’est révélée être l’une de celles qui ont connu la plus grande concentration de groupes terroristes en ce sens qu’elle a compté et compte toujours une présence d’au moins huit katibate. Cela a amené les organisations terroristes, le GIA d’abord et ensuite le GSPC, a davantage de perspicacité dans le choix des «émirs» qui ont eu à être désignés à sa tête, particulièrement depuis 1994 avec l’élaboration et la mise en place d’un nouvel organigramme distribuant l’espace de mobilité, restructurant les groupes et désignant leurs chefs. Jusque-là, la «Zone II» avait appartenu, dans le précédent «découpage», à la région centre, l’une des quatre régions qui y étaient prévues. Une fois constituée ainsi, la «Zone II» a eu comme premier «émir» Tadjine Mahfoud dit Abou Khalil (1994). Il a été désigné en remplacement de Omar Chikhi qui, sans être réellement «émir» de la «Zone II» puisqu’elle n’existait pas encore, avait la tâche de coordonner les groupes entre Khemis El-Khachna et Bordj Bou Arreridj avant d’être rappelé au sein du «commandement central» du GIA. Il finira par mettre fin à son terrorisme et se rendre aux autorités en avril 1999. Tadjine, quant à lui, a été exécuté en janvier 1996 dans le cadre de luttes entre factions rivales et purges internes qui avaient débuté l’année précédente et qui lui avaient déjà valu d’être écarté de la tête de la «Zone II» au profit de Mohamed Halis dit Abou Talha El-Janoubi. Ce dernier, bien qu’originaire de Laghouat où il a rejoint le maquis à son retour d’Afghanistan, a très rapidement été sollicité dès le début pour «organiser» les maquis de la wilaya de Annaba avant d’être désigné comme «émir» de la «Zone II» où il ne restera que peu de temps avant d’être remplacé par Hassan Hattab dit Abou Hamza. Envoyé s’occuper de la «Zone VI» (Jijel - Skikda- Sétif), Halis est abattu dans les Babors en 1998. Avec Hattab, la «Zone II» finira par faire scission du GIA pour devenir l’épine dorsale d’une nouvelle organisation terroriste, le GSPC, dont il est l’un des principaux fondateurs et dont il en deviendra l’»émir», léguant la «Zone» à Abdelhamid Saâdaoui dit Abou Al-Heythem en 1999. Ce dernier sera celui qui aura le plus duré à sa tête du fait qu’il s’y maintiendra jusqu’à la fin de l’année dernière quand il sera remplacé par Zoheir Harek qui a été abattu par les forces de sécurité ce lundi. Hattab, qui a connu à partir de 2003 une série de désaccords d’ordre doctrinal et finalement de leadership avec ses propres acolytes de différentes «Zones», a fini par claquer la porte et se rendre aux autorités la fin septembre dernier. Saâdaoui, quant à lui, les informations le concernant sont contradictoires et l’ont donné déchu et en disgrâce pour des questions de gestion du «trésor de guerre» de l’organisation terroriste, selon certains ou, selon d’autres, appelé au niveau central et promu au sein du staff de direction. Ainsi, de tous les «émirs» qui se sont succédé à la tête de la «Zone II», il se trouve que seul Zoheir Harek dit Sofiane Abou Heyder surnommé Sofiane Fassilat a été abattu, en tant que tel, par les forces de sécurité lors d’une opération dans cette même zone par rapport à tous les autres qui ont fini par se «repentir» ou, pour Tadjine, se faire liquider par leurs rivaux. Un événement qui fera date dans l’histoire du GSPC d’autant que, depuis son arrivée à la tête de la «Zone II», coïncidant avec l’adhésion de l’organisation terroriste à Al-Qaïda Maghreb, Zoheir Harek s’est illustré par des actes autrement plus sensibles et surtout plus sanguinaires que ses prédécesseurs. Et rien ne semblait fléchir la tendance jusqu’à sa neutralisation définitive lundi dernier. A qui le tour?


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