Algérie

La zone euro s'enlise dans la crise



Ce coup de tonnerre, attendu depuis début décembre, consacre un décrochage entre les deux premières économies de la zone euro.
Paris et Berlin bénéficiaient toutes deux jusqu’ici de la meilleure notation financière possible, qui permet de s’endetter à moindre coût. Si sur le plan économique, cette dégradation risque de perturber les plans de sauvetage de la zone euro, la sentence tombée le 13 janvier intervient, sur le plan politique, au «pire moment», selon l’AFP, pour le président Nicolas Sarkozy, qui a longtemps fait du maintien du AAA une priorité nationale, à cent jours de l’élection présidentielle. L’abaissement de la note de la France, deuxième contributeur derrière l’Allemagne des fonds d’aide aux Etats de la zone euro en difficulté, risque d’ébranler ces mécanismes qui peinent déjà à endiguer la propagation de la crise. La zone euro, qui espérait traverser une accalmie, replonge dans la crise après ces dégradations en série, des turbulences aggravées par l’impasse dans les négociations sur la dette de la Grèce, pourtant vitales pour éviter à Athènes une faillite qui la guette toujours.
Les institutions et les dirigeants européens sont les premiers visés par les critiques de S&P, particulièrement sévère à l’égard des solutions «insuffisantes» apportées à la crise de la dette au fil des multiples «sommets de la dernière chance».
Questionné sur les conséquences de la décision de S&P sur le Fonds de secours financier de l’Union monétaire (FESF), le ministre allemand des Finances, M. Schauble, a estimé que cette dégradation montrait combien était importante la décision de démarrer rapidement le Mécanisme européen de stabilité (MES) qui doit définitivement remplacer, cette année, le FESF. Pour sa part, la chancelière allemande Angela Merkel a estimé que «le chemin est encore long avant que la confiance des investisseurs soit rétablie».   Standard & Poor’s, qui a dégradé d’un cran la note de la dette française, de AAA à AA+, a en outre prévenu qu’il y a encore «au moins une chance sur trois» qu’une nouvelle dégradation de la note française puisse intervenir en 2012 ou 2013, notamment «si ses finances publiques devaient dévier du chemin tracé en matière de consolidation budgétaire».
De son côté, le ministre français des Finances, François Baroin, a minimisé la dégradation de la note française et a assuré qu’il n’y aurait pas de nouveau plan de rigueur en France.
Outre la France, S&P a abaissé la note de huit autres pays de la zone euro. L’agence d’évaluation financière menaçait, depuis le 5 décembre, d’abaisser la note de 15 Etats de la zone euro, dont les six «triple A». Elle a finalement privé la France et l’Autriche de leur AAA, abaissé d’un cran à AA+, selon un communiqué publié le 13 janvier.
Malte, la Slovaquie et la Slovénie descendent aussi d’une marche. S&P a également abaissé de deux crans la note de l’Italie, de l’Espagne, du Portugal et de Chypre.
Ces deux derniers Etats sont relégués dans la catégorie des «investissements spéculatifs». En revanche, les quatre autres pays notés AAA – Allemagne, Finlande, Pays-Bas et Luxembourg – conservent leur prestigieuse distinction.
La Belgique, l’Estonie et l’Irlande ne sont pas non plus dégradées. Une situation qui creuse le fossé entre les pays du nord et du sud de la zone euro et pèse sur la monnaie unique européenne. Ainsi, l’euro était en recul face au dollar en fin de semaine, proche de ses plus bas niveaux depuis août 2010.

 


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