Algérie

La Zlecaf, le commerce extérieur et les banques



On a coutume de dire que c'est l'économie qui doit conduire la politique et non l'inverse. C'est l'évidence même, depuis que le monde est devenu un village et que les échanges ont atteint des dimensions planétaires. Le 21 mars 2018, l'Union africaine a contribué à la signature, à Kigali, par les Etats membres, d'un accord relatif à la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF). L'Algérie a ratifié, en avril, et publié, le 16 mai dernier, cet accord dans le JO, convaincue qu'il s'agit là d'une grande opportunité pour instaurer un marché libéralisé pour les marchandises et les services ainsi qu'une libre circulation des capitaux et des investisseurs, à charge pour les Etats parties de la ZLECAF de coopérer dans tous les domaines du commerce extérieur (douanier, facilitation des échanges, mécanisme de règlement des différends...).Pendant des décennies, l'accent a souvent été mis sur l'inadaptation flagrante du commerce extérieur national et, plus particulièrement, des banques dont le fonctionnement relève davantage de l'administration que du management. Sans cesse annoncée, la métamorphose de ces rouages n'a pu se faire, tant les résistances et les mentalités archaïques prévalent sur toute autre considération. Modulée, de temps à autre, par des instructions vite oubliées, cette inadaptation chronique a pour conséquence de décourager les IDE, l'investisseur d'où qu'il vienne ayant conscience que «le temps, c'est de l'argent» et qu'en cela, les lenteurs et les obstacles de nos «vénérables» institutions sont proverbiales. Confortablement ancrés dans leur maroquin, les chef(e)s des agences bancaires ont, très souvent, des réflexes de mandarins. Face à leur diktat, point de recours ni cahier de doléances. Bref, une situation dont l'impact est tel qu'aucune représentation n'a pu naître à l'étranger. Le hasard n'y est pour rien. Seuls, les réflexes immuables et les méthodes coercitives en sont responsables.
Comment, dans ce cas, aborder la ZLECAF, en toute sérénité, et croire que les vieilles marmites vont, malgré tout, donner de la bonne soupe! Certains objectifs spécifiques de l'accord africain concernent l'élimination progressive des barrières tarifaires et non tarifaires pour le commerce de marchandises, la libéralisation progressive du commerce des services et la coopération en matière d'investissement, de droit de propriété intellectuelle et de politique de concurrence. Autant dire qu'il s'agira d'une authentique compétition dont le seul gagnant sera celui qui fera preuve d'audace, de réactivité et de sens pratique, autant d'atouts qui manquent cruellement à nos institutions. Or, notre pays n'a d'autre choix, aujourd'hui, que celui de s'adapter, et vite, aux enjeux et aux défis que présente la ZLECAF. Nombre d'autres pays, parmi lesquels nos proches voisins, ont une longueur d'avance en matière de gestion des capitaux et de transactions commerciales internationales. Sans posséder les moyens de l'économie et de la production algériennes, ils peuvent compter sur leurs représentations financières, actives dans plusieurs pays africains, et, de ce fait, bien mieux armés, au plan de la concurrence. Quant à la gestion des flux financiers, autant dire que le pari est loin d'être gagné. A moins que...


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