La Zaouia Rahmaniya des Cheikh Imara et Mohamed Hafnaoui Bediar est située dans le village de Nador, dans la commune de Bani Mezlène, à 22 kilomètres à l'est de la ville de Guelma, sur la rive du Oued Sebs. Elle a été classée patrimoine national en 1999. Fondée en 1869 par le cheikh érudit Imara Bediar, le père de ce dernier, Saleh, appartenait à la tribu des Ouled Imran, descendants d'Idriss Ier, qui était venu de l'Orient durant le califat de Haroun al-Rachid. Cheikh Imara Bediar fut l'un des disciples du cheikh, savant spirituel et symbole de la révolution de la résistance contre la colonisation française en 1871, cheikh Mohamed Amzyan Ben Ali, plus connu sous le nom de Cheikh El Haddad. Il avait étudié à la zaouia de Saddouk, dans la wilaya de Béjaïa, où il reçut son diplôme avant de revenir à Guelma et de fonder sa propre zaouia à Nador.
La zaouia était un institut religieux scientifique constitué de quatre bâtiments adjacents, chacun ayant une fonction particulière : la mosquée de la zaouia, l'école coranique, la maison d'asile (Dar al-Istighatha), et la maison de réconciliation (Dar al-Salh). Depuis sa fondation, la zaouia a joué un rôle de pionnier dans la région en matière d'enseignement du Coran et des sciences religieuses aux jeunes (internes et externes), en diffusant une connaissance correcte des enseignements, des croyances, des règles et des bonnes manières de l'Islam. Elle a également lutté contre l'ignorance, la sorcellerie et les innovations religieuses. En outre, elle a eu un rôle national, culturel, social et charitable, en plus de son rôle scientifique et religieux, en offrant de l'aide aux pauvres et aux nécessiteux, en réconciliant les gens, en renforçant les liens de fraternité et en ancrant les valeurs nationales et l'amour de la religion, de la patrie et de l'appartenance à la civilisation arabe-islamique, dans le but d'annuler les projets de la colonisation visant à déconnecter le peuple algérien de ses racines et de son identité. Des centaines d'élèves ont diplômé de cette zaouia, et elle a fourni à la révolution de libération nationale un nombre considérable de ses étudiants, enfants et disciples.
Le fondateur de la zaouia a subi des persécutions de la part des autorités coloniales, qui l'ont assigné à résidence et emprisonné à Guelma. Après sa mort en 1901, son fils Mohamed Hafnaoui Bediar lui succéda à la tête de la zaouia, poursuivant le travail de son père avec la même détermination et volonté. Il a écrit de nombreux manuscrits importants sur la biographie du Prophète, les hadiths, le fiqh et l'histoire. Il est décédé en 1943. La zaouia a continué ses activités sous la direction de son fils, cheikh Abdelmadjid, jusqu'à ce qu'elle soit fermée par les autorités coloniales françaises en 1958.
Posté Le : 03/01/2025
Posté par : patrimoinealgerie