Algérie

« La zakat, un devoir d'abord, un acte de solidarité ensuite » Adda Fellahi Porte-parole du ministère des Affaires religieuses et du Wakf



« La zakat, un devoir d'abord, un acte de solidarité ensuite »                                    Adda Fellahi Porte-parole du ministère des Affaires religieuses et du Wakf

Quelle est la différence entre la zakat et zakat el fitr '
Adda Fellahi : La zakat est l'un des cinq piliers de l'Islam. Il s'agit d'une pratique obligatoire pour tout musulman qui a le Nissab, un montant obéissant à des règles de calculs qui tiennent compte de la nature du patrimoine ou de la richesse de l'individu : or, argent, bétail, céréales, blé,... La zakat n'est pas donnée par toutes les personnes concernées en même temps. Chaque « mouzakki » tient compte du moment dans lequel il a atteint le Nissab. Il la donne à la même date, s'il possède encore le Nissab sauf pour les agriculteurs qui la donnent au moment de la récolte. La zakat el fitr concerne le jeûne. Elle incombe à tout musulman qui a de quoi se nourrir et nourrir sa famille pour au moins un jour et une nuit. Sa quantité en nourriture est connue (deux saâ). Sa valeur monétaire qui peut changer d'une année à une autre est décidée par une commission. Au niveau des mosquées, on commence sa collecte généralement dans les 10 derniers jours du mois sacré et on la distribue après le 27e jour.
Comment est déterminé le Nissab de zakat-el-fitr en Algérie '
On le fixe selon le prix de deux kilogrammes de blé, car c'est le produit le plus consommé dans notre pays. On prend en considération le prix officiel qui nous est communiqué par le ministère du Commerce. Ces dernières années, la commission nationale de la zakat l'a estimé à 100 dinars par individu. En 2003, il était de l'ordre de 70 dinars. Il y a des gens qui donnent plus que les sommes demandées.
Vous donnez combien en général '
Les sommes varient d'une mosquée à une autre et d'une année à une autre. On peut donner 2 000 dinars comme on peut donner 6 000 dinars à une famille. Cela dépend de la somme collectée et des personnes inscrites. Ces dernières ne sont pas nécessairement sans ressources. On peut inscrire des travailleurs qui ne peuvent pas prendre en charge leurs familles nombreuses et/ou qui ont des cas sociaux. La commission peut inscrire, par exemple, quelqu'un qui touche 20 000 dinars et qui a 10 personnes à sa charge. Et puis, il s'agit de gestes symboliques, c'est surtout la solidarité qu'il faut consacrer dans la société.
Au ministère, vous préférez percevoir cette zakat en espèces, pourquoi '
D'abord, parce que nous ne disposons pas d'assez d'espace au niveau des mosquées ou ailleurs. Imaginez que tout le monde ramène des sacs de blé ou de dattes, où allons-nous les mettre. En plus, la plupart des nécessiteux préfèrent qu'on leur donne de l'argent pour acheter ce dont ils ont besoin le jour de l'Aïd.
Y a-t-il d'autres formes de solidarité au niveau des mosquées '
Nous encourageons tous les actes de solidarité. Les commissions des mosquées distribuent tout ce qu'on reçoit (nourriture ou autres).
Certaines personnes préfèrent donner leur zakat directement aux démunis...
Eh bien, s'ils estiment qu'ils ont des obligations envers les gens qu'ils connaissent, rien n'interdit que la zakat leur soit donnée. Mais au lieu de la remettre directement au niveau de la mosquée, je propose aux donateurs une troisième solution : répartir la zakat entre les deux parties parce que les commissions au niveau des mosquées et du fonds de la zakat (pour zakat el hâoul) effectuent un travail coordonné.
Peut-on connaître les sommes collectées par les commissions de la zakat '
Pour la zakat el fitr, nous avons collecté 400 000 000 DA en 2011 contre 57 789 028,60 DA en 2003. Il y a eu 172 000 bénéficiaires. L'argent leur est directement remis au niveau des mosquées de leurs quartiers. Pour la zakat el hâoul, le fonds de la zakat a collecté environ 70 milliards de centimes dans le premier semestre 2012. Ce chiffre n'englobe pas la zakat des récoltes. Depuis la création de ce fonds en 2003, environ 4 000 personnes ont bénéficié de crédits sans intérêt. Ils étaient diplômés des universités ou des centres de formation en chômage. Actuellement, ils gèrent des micro-entreprises. Un bon nombre parmi eux ont réalisé des bénéfices dépassant le Nissab. Ils contribuent à l'épanouissement du fonds. La somme totale qui leur a été allouée depuis 2003 est de l'ordre de 120 milliards de centimes. Nous 'uvrons à chaque fois à améliorer ce dispositif pour le bien-être de nos concitoyens et pour contribuer au développement économique du pays.




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