La wilaya publie une mise en demeure Début de l'évacuation des ferrailleurs samedi

Le ton se durcit entre les ferrailleurs et le wali. Dans un communiqué rendu public, hier, le premier responsable de la wilaya porte à la connaissance des occupants du site de la ferraille de Guettar El-Aïch (Aïn El-Bey) que l'opération de transfert vers la nouvelle zone des ferrailles de Aïn Abid, au niveau du lieu-dit «Douames», débutera samedi prochain. Il est précisé que «ce communiqué tient lieu de mise en demeure définitive» à l'attention des concernés qui sont priés de se présenter à la direction de l'agence foncière de la wilaya de Constantine pour engager les formalités d'usage. Voilà près de deux ans que les discussions et pourparlers ont lieu entre l'administration représentée par l'agence foncière et les ferrailleurs pour tenter de trouver un terrain d'entente. Or, à travers ce véritable coup se semonce de la wilaya, le dialogue semble définitivement clos et pourrait bien trouver un prolongement en justice. C'est du moins l'avis quasi unanime de la centaine de ferrailleurs qui qualifient cette décision d'unilatérale. «Ferrailleurs depuis trois ou quatre générations, contraints aujourd'hui de changer de site, nous sommes condamnés à une mort lente et certaine», affirme le collectif constitué par ces derniers. A priori, la majeure partie des ferrailleurs «contestataires» n'est pas contre le fait d'être délocalisée mais elle remet en question le choix du nouveau site désigné par les autorités. «L'endroit que la wilaya a choisi pour la nouvelle ferraille est un terrain trop éloigné des grands centres urbains. Nos clients potentiels vont être rebutés par l'état déplorable du semblant de route qui nous reliera à la civilisation. Ces mêmes clients appelés à se déplacer munis de grosses sommes d'argent vont réfléchir plutôt deux fois qu'une avant de s'aventurer à traverser ce véritable no man's land». Toujours selon les ferrailleurs, une zone industrielle de cette envergure demande des moyens énormes et un minimum de commodités qui vont des routes à l'eau, en passant par la sécurité et l'électricité, et le transport. Les plus radicaux d'entre eux parlent en cas de force majeure de laisser sur place tout le matériel, autrement dit de forcer la wilaya à prendre en charge des milliers de tonnes de ferraille, abandonnées par leurs propriétaires dont certains pensent à changer carrément de métier ! De leur côté, les autorités locales, après moult réunions tenues au niveau du palais de la culture Malek Haddad où ils ont tenté d'expliquer les tenants et les aboutissants de cette opération, semblent estimer que toutes les voies du dialogue sont aujourd'hui épuisées. Les promesses faites à ces mêmes ferrailleurs, à savoir l'attribution d'un terrain d'assiette plus étendu mais surtout l'assurance de bénéficier de titres de propriété, n'ont pas réussi à convaincre ces derniers. Pour rappel, sur le site en question une fois dégagé, il est prévu la construction d'un véritable pôle commercial, un hôtel pour les sportifs avec une batterie de stades et terrains appropriés ainsi que d'autres infrastructures d'utilité publique.