La wilaya de Jijel : Les indices du renouveau

Des étapes importantes ont jalonné, en matière de développement, l'année 2011 dans la wilaya de Jijel où les prémices d'un renouveau annoncé sont déjà ressenties par la population. Le lancement effectif de l'étude technique de la pénétrante autoroutière Jijel-El Eulma (Sétif) sur une longueur de 100 km, la relance du dossier de la zone industrielle de Bellara, après tant de péripéties, l'entame des travaux de modernisation du port de Djendjen et la mise en service du barrage de Kissir sont considérés comme les principaux facteurs d'une future métamorphose de la côte de Saphir au double plan économique et social. Considérée comme une nouvelle «épine dorsale» du développement socioéconomique, la future pénétrante qui supplantera la RN 77, se dessine progressivement depuis que le dossier de son étude a été confié à un groupement algéro-canadien pour un délai de dix huit (18) mois. L'étude en question, une fois achevée, sera suivie du lancement des travaux de réalisation de ce tronçon qui devra traverser trois wilayas, Jijel, Mila et Sétif, pour faire jonction avec l'autoroute Est-ouest au niveau de la ville d'El Eulma. Ce projet, annoncé il y a plusieurs années, a fait renaître beaucoup d'espoir dans cette région, restée en hibernation pendant la dernière décennie, en raison de la situation sécuritaire qui y prévalait. L'autre «bonne nouvelle» pour cette wilaya aura été la relance de la zone industrielle de Bellara qui a décroché ce statut, consigné dans un arrêté du ministre de l'Industrie, de la PME et de la promotion de l'investissement. L'Agence nationale d'intermédiation et de régulation foncière (ANIREF), a, dans ce sens, lancé une étude de viabilisation de ce site de 532 hectares, situé dans la commune d'El Milia (Sud-est), avant l'implantation d'investissements. Les premiers échos ont annoncé la venue d'un groupe industriel de Qatar et d'un autre français pour le montage automobile, rappelle-t-on. Au cours de l'année écoulée, d'importants travaux de modernisation et de protection du port de Djendjen ont été également lancés par une entreprise Sud-coréenne (Daewoo E & C). Ce grand projet a été complété par un autre, tout aussi important, à savoir le terminal à containeurs attribué à la même entreprise. Une fois terminés, d'ici deux ans et demi, ces deux chantiers devraient propulser le port de Djendjen parmi les grandes infrastructures du pays. En matière de ressources hydriques, autre secteur vital, la wilaya a vu la mise en service de l'alimentation de la ville de Jijel en eau potable à partir du barrage de Kissir, après l'achèvement de la conduite principale et des réservoirs. Un volume supplémentaire de 25.000 m3/jour a été injecté à Jijel durant le mois de juillet 2011, améliorant de façon significative la dotation journalière de la population eau potable. De son côté, le grand chantier du barrage de Tabellout, dans la daïra de Djimla, voit ses travaux avancer correctement. D'une capacité de 294 millions de m3, cet ouvrage est destiné à l'amélioration de l'alimentation en eau potable de la ville d'El Eulma (Sétif), et des daïras de Djimla, de Texenna, une partie de la ville de Taher, en plus de l'irrigation d'importantes superficies agricoles des hautes plaines sétifiennes. Au chapitre de l'habitat, un total de 5.528 logements a été attribué en 2011. Un chiffre jamais égalé dans la wilaya de Jijel sur une seule année et qui représente 45% du total de logements attribués de 2005 à 2009. De plus, 15 sites d'habitat précaire, forts de 632 bâtisses vétustes, voire délabrées, ont été traités avec leur démolition et le relogement de leurs occupants. Cette opération est «unique» depuis 6 ans, affirment les responsables locaux. Le secteur de l'habitat est appelé à se développer davantage dans cette wilaya où les pouvoirs publics ont procédé au lancement de 3.117 logements dont 1.500 sociaux, 1.358 ruraux et 259 autres des autres segments. En effet, fait unique dans les annales de cette wilaya, des terrains d'une superficie totale de 239 hectares ont été distraits en 2011 des terres agricoles pour servir à la construction de 23.000 logements et de nombreux équipements publics (lycées, écoles, centres de santé...). La contrainte foncière étant habituellement source de blocage et de retards, cette mesure constitue un «levier déterminant» pour l'essor du secteur de l'habitat et de la construction dans la région, estime-t-on localement. L'énergie, avec le raccordement de milliers de foyers au réseau du gaz naturel (2.373 foyers mis en gaz en 2011), l'environnement avec la réalisation de centres d'enfouissement technique (CET) pour supprimer les décharges incontrôlées, la promotion de l'investissement avec identification de terrains pour l'implantation de projets d'investissements, sont autant d'autres indicateurs de la vitalité de cette wilaya qui reste éminemment touristique avec ses sites enchanteurs et son incomparable corniche.