Dépassant toutes les prévisions, la production de cette année est de 3,2 millions de quintaux; ce qui devrait amener les responsables à booster le projet d'extension du périmètre irrigué de Bekkouche Lakhdar.
La région de Ben Azzouz, à l'est de Skikda, est en passe de devenir un authentique eldorado agricole. Les plaines de cette région qui s'étend de Djendel à la Marsa en passant par Aïn Nechma, Boumaïza et Ben Azzouz, sont parvenues, cette année, à assurer la moitié de la production nationale de la tomate industrielle. «Notre région a réalisé une superficie de 7100 ha sur les 14 000 repiqués à l'échelle nationale», explique le président de la Chambre agricole de Skikda. C'est énorme. Cela devrait néanmoins emmener les responsables, locaux et nationaux, à accorder plus d'attention aux agriculteurs de cette région en boostant le fameux projet d'extension du périmètre irrigué de Bekkouche Lakhder qui tarde encore à voir le jour. Pour revenir à la tomate industrielle, la wilaya de Skikda a produit cette année 3,2 millions de quintaux avec un rendement moyen de 350 q/ha.
«Nous tablions au départ sur deux millions seulement, finalement les résultats ont dépassé toutes nos espérances», relève un cadre de la direction des services agricoles (DSA).Le même satisfecit est exprimé par le président de la Chambre agricole. «Les intempéries qui ont occasionné certes des dégâts pour d'autres cultures, ont été paradoxalement très bénéfiques pour la tomate», explique-t-il. Selon ses déclarations, cette mue que vit la filière dans la wilaya n'est en fait que le résultat des efforts consentis par les agriculteurs et aussi par l'accompagnement de la chambre. «Nos agriculteurs ont été sensibilisés sur la protection de leurs cultures contre les maladies cryptogamiques; en plus pour cette saison, 70% des plants cultivés sont des variétés hybrides, alors que dans le passé, leur taux ne dépassait pas les 10%», ajoute notre interlocuteur. Au sujet des causes ayant permis une telle évolution, le président de la Chambre estime qu'en plus des conditions météorologiques et de l'absence de toute maladie, il faut rajouter le choix variétal et le concours des conserveries «qui ont mis à la disposition des agriculteurs des plants en motte, des engrais et l'emballage», a-t-il mentionné.
Des retombées sociales indéniables
Pour le volet de la conservation qui reste, en principe, la destinée finale de la filiale, notre interlocuteur relève que l'attrait de la production de Skikda a largement dépassé ses frontières: «D'abord, il faut noter la réouverture de certaines conserveries implantées dans l'espace de la wilaya. La nouveauté pour cette saison c'est le nombre de conserveries hors wilaya. On a enregistré en effet la venue de neuf conserveries dont deux de la wilaya de Blida et une de Chelghoum Laïd. Cet intérêt a été un encouragement indéniable pour les agriculteurs dont le nombre de conventionnés adhérant au dispositif de soutien de l'Etat est passé de 300, en 2010, à près de 1000 en 2012.» Les populations de la région Est de Skikda, qui restent encore marginalisées dans la sphère politique locale, semblent répondre aux quelques députés et autres élus par une «prise en charge in situ» en attendant mieux. La saison de la tomate reste pour le moment un pourvoyeur indéniable de ressources et d'occupation pour les jeunes de la région.
Selon la Chambre agricole, la filière génère tout de même 40 000 emplois directs et indirects durant la saison, ce qui contribue plus ou moins à minimiser le taux de chômage dans la région. A ceux-là il faut rajouter le nombre de postes d'emploi permanents créés par les conserveries de Ben Amor et Izdihar implantées sur le territoire de la wilaya. En plus de l'aspect de la cueillette, la Chambre note que 50 % de la production est orienté vers le marché de frais, ce qui permet de créer un semblant de tonus commercial au bénéfice des jeunes de Ben Azzouz, de la Marsa et des agglomérations limitrophes La tomate industrielle qui est en passe de devenir un label local, semble avoir des lendemains plus prometteurs encore. «Nous estimons que dans les deux années à venir nous parviendrons à l'autosuffisance avec le concours des quatre wilayas productrices de la tomate industrielle. Nos besoins nationaux sont de 80 000 tonnes, un taux qui reste à la portée de nos ambitions d'autant plus que dans le passé on était parvenus à produire plus de 90 000 tonnes», conclut le président de la Chambre agricole.
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Posté Le : 26/09/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Khider Ouahab
Source : www.elwatan.com