La waâda de Sidi Youchaâ revient avec une nouvelle appellation : la waâda de Trara

Après une éclipse qui a duré plusieurs années, la waâda de Sidi Youchaâ revient avec une nouvelle appellation : la waâda de Trara. Les organisateurs, l’APC de Dar Yaghmoracen et les notables, veulent, à travers cette manifestation, perpétuer une tradition ancestrale qui avait disparu il y a environ un demi-siècle.

S’hab El Baroud

Autrefois, raconte le président de l’APC de Dar Yaghmoracen, Omar Boughazi, la waâda de Sidi Youchaâ avait une portée aussi bien spirituelle que sociale et économique. Elle s’organisait au niveau de la station balnéaire.» Cette manifestation, qui, à l’époque, annonçait l’ouverture de la saison estivale, était en fait une sorte d’offrande de la part des habitants de Sidi Youchaâ pour espérer une saison plus prospère, économiquement surtout. «Des hommes, des femmes et des enfants assistaient à la traditionnelle waâda de Sidi Youchaâ.

Ils venaient à pied de la région de Msirda, Nedroma, Ghazaouet. Certains, d’ailleurs, y restaient quelques jours pour profiter de la plage», nous explique-t-il encore. Mais au fil des années, les choses ont changé et cette tradition ancestrale a complètement disparu. Cette année, grâce à une volonté assidue et une détermination farouche, la waâda de Trara, qui est en fait une continuité de la waâda de Sidi Youacha, a ressuscité. Ainsi, vendredi dernier, une foule immense, de plus 6000 personnes selon les organisateurs, est venue pour assister à cette manifestation.


Des milliers de personnes, hommes femmes et enfants, se sont regroupés à Ouled Cheikh pour suivre le spectacle de la fantasia. Plus de 100 cavaliers, avec plus de 30 troupes venues de Tiaret, Mascara, Saïda, Sabra, Sebdou, Sidi Bel Abbès, Souani et bien d’autres régions ont pris part à cette fantasia pour en faire un spectacle éblouissant. A tour de rôle, les groupes prennent place pour exécuter une somptueuse parade. Le chef de groupe lance alors le cri de départ. Les cavaliers réagissent en lançant leurs chevaux au galop en maintenant un alignement impeccable. Puis, les cavaliers se lèvent au coude à coude, en tenant les fusils en joue.

C’est la plus belle phase du spectacle ! Soudain la salve du baroud retentit, annonçant ainsi la fin de cette fabuleuse chevauchée. D’autres exhibitions folkloriques, où se mêlent les sons de la ghaïta et du bendir, ont marqué cette journée festive. Une autre ambiance règne au niveau de cette waâda, c’est la vente des habits traditionnels, des confiseries traditionnelles et autres gadgets. A Noter que lors de cette manifestation, les organisateurs ont honoré les deux plus jeunes cavaliers, âgés de 5 ans et 7 ans. Par ailleurs, lors de cette waâda qui, et c’est le moins que l’on puisse dire, a impressionné les visiteurs, quelque 4 quintaux de couscous, 700kg de viande 1 tonne de dattes et plus de 2000 litres de lait ont été consommés.