Algérie

La vraie menace de l'abstention



«Les élections signifient la participation»
Le changement se fera dans la continuité, avec les mêmes acteurs et les mêmes arbitrages.
L'amendement de la Constitution sera l'une des missions principales qu'assumera la future Assemblée populaire nationale, (APN), qui sera issue des élections législatives du 10 mai prochain. La mission est à l'évidence de taille. Il s'agit d'apporter des amendements et enrichissements à la première Loi du pays, qui engagera l'avenir du pays. Cette nouvelle Loi fondamentale fera donc suite à celle amendée en novembre 2008 par le Président Bouteflika pour lui permettre de briguer un troisième mandat. Néanmoins, certains analystes relèvent qu'il y a une situation d'incertitude, qui pèse sur le taux de participation des électeurs lors de la prochaine consultation électorale.
Le vent de l'abstention se fait déjà sentir, indiquent-ils, dans les cercles politiques et ses signes avant-coureurs réveillent et multiplient de vraies-fausses querelles, intempestives, inter et intra-partisanes, pitoyables effets de manche, dans des cercles politiques traditionnellement proches du pouvoir. C'est dire que l'on assistera à l'amendement de la Constitution par une équipe parlementaire mal élue. D'autre part, d'autres analystes soulignent en revanche que les prochaines élections législatives vont tout simplement, à défaut de participation effective des électeurs, reconduire la même équipe par défaut ou, dans le pire des cas, nous allons connaître une nouvelle distribution des rôles avec l'arrivée des nouveaux. Une telle recomposition à la future Assemblée nationale conduira par conséquent à un renouvellement, qui se fera dans la continuité, avec les mêmes acteurs et le même arbitrage. Cette situation d'incertitude fait dire dans certains milieux politiques que les jeux sont déjà fermés et le champ politique verrouillé devant les démocrates et ouvert aux partis inscrits dans la logique du pouvoir, en l'occurrence le MSP, le FLN et le RND, d'où les tractations, la répartition des rôles, et les soupçons de mise au point des quotas, le tout préparé à l'abri des regards dans des officines rompues à ces manoeuvres! Avec un faible taux de participation, la prochaine Assemblée se croit légitimement investie pour amender la première Loi du pays et légiférer. En ce sens, il convient de signaler qu'une abstention lors du futur rendez-vous électoral menace de fait tout l'édifice institutionnel. Et au mieux, les amendements qui seront apportés par la prochaine Assemblée nationale populaire à la Constitution devraient se situer rien qu'au niveau du toilettage. Face à cela interviennent les mises en garde adressées au peuple par le Président au cours de son dernier discours prononcé à l'occasion du double anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures et de la création de la Centrale syndicale (Ugta), contre les conséquences d'une abstention, qui risque de constituer une menace. «Les élections signifient la participation. Si vous voulez des réformes et un changement, agissez alors», a tenu à préciser le chef de l'Etat, avant de soutenir que: «la nouvelle Assemblée aura pour tâche de préparer une Constitution dans le cadre de ses réformes politiques engagées depuis avril 2011». De son côté, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Ould Kablia a déclaré la semaine dernière «Cette élection est importante parce que si le nouveau Parlement, qui sera élu aura pour mission d'élaborer la nouvelle Constitution, ce sera une sorte d'Assemblée constituante.» S'exprimant au sujet du prochain scrutin législatif, il a soutenu qu'il est de la responsabilité et du devoir de tout un chacun d'accomplir son acte de vote le jour J. L'importance de cette joute électorale, a-t-il expliqué, est capitale et historique. Plus explicatif, Ould Kablia a fait remarquer dans une interview accordée le 21 février dernier à l'agence Reuters:«Les parlementaires auront à adopter des amendements susceptibles de réduire les pouvoirs du chef de l'Etat», sans pour autant fournir de plus amples précisions sur la nature de ces pouvoirs en passe d'être amendés.
Néanmoins, la question qui se pose enfin est liée à la nature de la future Constitution: est-ce que cette dernière sera le fruit d'une assemblée nationale représentative' Ou sera-t-elle juste touchée par un simple toilettage'


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