Algérie

La vraie malédiction !



Coupe du monde Qatar-2022. Match BARRAGE contre le Cameroun. L'aller à Japoma. Le retour, on a le choix : Kheddara, Taksebt, Béni Haroun et ...La douche, aâlina !
Le prix du baril de brut se « stabilise» à la hausse, ou, si vous préférez, poursuit doucement sa tendance haussière, et déjà ressort cette vieille chansonnette que l'on zozote allègrement dans tous les raccourcis : «Ce pétrole et ce gaz, c'est une vraie malédiction. Ils nous ont désappris à travailler !» En guise de théorie économique et de diagnostic, j'ai vu plus longs raccourcis ! M'enfin ! Le pétrole et le gaz en soi n'ont jamais été une malédiction. C'est ce qu'on en fait qui compte. Ou plus exactement, c'est ce qu'on n'en pas fait qui est une malédiction. J'ai suivi comme vous la Coupe arabe au Qatar, j'y ai salivé sur des infrastructures sportives magnifiques. L'argent du pétrole et du gaz étaient là dans une conversion effective, palpable et réelle. Ces stades et centres sportifs n'étaient pas des maquettes en 3D, une réalité virtuelle. Bon, maintenant, on peut aussi me rétorquer que le modèle des services choisi principalement par ces pays du Golfe est fragile, peut s'écrouler du jour au lendemain. On aurait raison de me le suggérer. Mais qui, ici, en Dézédie, oblige à suivre de tels modèles ' Qui nous force à la société de services ' Je dis juste ceci : il y a des pays qui convertissent les richesses de leur sous-sol en développement. Parce que je le rappelle, le Qatar, ce ne sont pas seulement des stades livrés clé en main, ce sont aussi des pôles universitaires qui viennent maintenant taquiner les podiums mondiaux du savoir et les classements des meilleures facultés de la planète. Et puis, il y a d'autres pays, dont nous, qui, jusqu'aujourd'hui, ne savons pas encore quoi faire de cette manne terrestre. Ou plutôt souterraine. J'ai le souvenir d'un Ouyahia qui, du temps des 200 milliards de dollars de réserves, et à ceux qui lui demandaient de les investir ou d'améliorer avec le niveau de vie des citoyens, répondait invariablement : «On ne touche pas à ce pactole, à ce matelas de sécurité.» Ma grand-mère, que Dieu ait son âme, était plus en avance que lui en matière de thésaurisation. Et puis, on a appris ensuite, grâce au 22 février, que les bougres ont touché à ce pactole, et pas qu'avec une cuillère à café ! Alors, je répète, pour que ce soit clair : le pétrole, le gaz, l'or et autres «dons naturels» ne sont pas une malédiction. La malédiction, c'est cette incapacité involontaire ou voulue à convertir ce trésor en avenir. La terre, notre terre est bonne. Ceux qui marchent dessus, moins, beaucoup moins bons ! Voire parfois, carrément mauvais ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
H. L.


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